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22 de enero de 2007

Le soupçon d’amateurisme a commencé à planer sur la tête de Marie-Ségolène Royal.

 

Par Louis-Bernard Robitaille
La Presse
. Paris, Le lundi 22 janvier 2007.

C’est comme si une méchante sorcière était passée par là, muant l’or en vil plomb. Depuis une dizaine de jours, les principaux atouts de Ségolène Royal, qui expliquaient sa percée fulgurante des six derniers mois sur la scène politique, se sont soudain transformés en faiblesses inquiétantes, qui ont jeté le doute au sein du Parti socialiste et de l’opinion. Il y a « un trou d’air », comme on le chuchote dans l’entourage de la candidate à la présidence.

Ségolène Royal tranchait avec le reste de la classe politique par sa spontanéité, son refus des dogmes et de la langue de bois : elle est maintenant soupçonnée d’amateurisme, sur le fond et sur la forme. Par ailleurs, elle avait réussi à supplanter ses rivaux et autres barons du PS en se tenant à l’écart des bagarres internes : on se demande aujourd’hui si elle ne risque pas d’être lâchée en cours de route par l’appareil du parti.

Du flottement, on en avait eu un avant-goût au mois de décembre, lors de son voyage au Proche-Orient. Par imprudence ou impréparation, elle s’était retrouvée face à un député du Hezbollah libanais et laissait tenir des propos inacceptables, notamment sur Israël. Deux jours après, en Israël, elle s’aventurait en terrain miné, mais dans l’autre sens : elle donnait l’impression d’approuver la construction du mur de séparation, sujet pour le moins controversé. Et réitérait son intention d’interdire à l’Iran le nucléaire civil, ce qui ne correspond ni aux traités internationaux ni aux positions de l’Union européenne.

Début janvier, nouveau voyage à haut risque, cette fois en Chine. Les rendez-vous officiels qu’elle obtient sont modestes. L’un des dissidents chinois pour lequel elle a plaidé devant les autorités verra sa peine confirmée quelques jours plus tard. Plus grave : elle déclare à propos des droits de l’homme que « la justice chinoise, au moins, est plus rapide qu’en France ». Dans un pays où l’on exécute plusieurs milliers de personnes dans l’année. Détail supplémentaire : elle affiche des vêtements blancs, couleur du deuil dans le pays. En comparaison, sa petite envolée ironique concernant la " bravitude " et la Grande Muraille est plutôt anodine.

Du coup, le soupçon d’amateurisme a commencé à planer sur elle. Un candidat à la présidence, quel qu’il soit, n’est pas tenu d’avoir des compétences universelles, ni en économie ni en politique étrangère. Mais il - ou elle - a l’obligation de s’entourer de gens compétents, de préparer avec une minutie extrême des voyages politiques aussi compliqués et, finalement, de mesurer ses paroles, et donc, forcément, de pratiquer la langue de bois comme tout le monde pour éviter les impairs graves.

Le même soupçon d’amateurisme a resurgi lundi soir avec la gaffe malencontreuse de son propre porte-parole, Arnaud Montebourg, dans une émission télévisée. Question : quel est le principal handicap de Mme Royal? Réponse : « C’est son compagnon. (François Hollande) » Montebourg, séduisant et fringant député dans la quarantaine, brillant polémiste, était auprès de Ségolène l’incarnation même du renouveau et de la jeunesse. Le mardi, la candidate est obligée de sévir, et, sur un ton plutôt moralisateur, de « rétablir l’ordre juste ». Et, de nouveau brouillée avec le vocabulaire, elle ajoute : « On ne doit pas dénigrer, même si on a le droit de faire dans la spiritualité »

S’agissant du couple Royal-Hollande, présenté à juste titre comme un modèle de modernité et d’égalité, la mauvaise blague de Montebourg faisait suite à un étonnant cafouillage, quelques jours plus tôt, entre le premier secrétaire du PS et la candidate. Hollande : « On annulera les baisses d’impôts accordées par la droite aux ménages les plus aisés. » Réponse de Mme Royal : « Il ne faut rétablir aucun impôt qui décourage le travail et l’effort. » Après deux jours d’explications embarrassées, Hollande fait amende honorable : « La candidate tranchera. » Drôle de couple, se disent les gens. Et un sondage paru hier indique que 47 % des Français jugent « pas claires » les relations entre elle et le patron du PS. Ajoutons à cela un début de polémique sur le patrimoine du couple : avec, principalement, un appartement de 120 mètres carrés en banlieue ouest de Paris et une maison de vacances à Mougins, le couple paie désormais, de peu, l’impôt de solidarité sur la fortune, l’ISF. Comme pratiquement tout contribuable qui possède un grand appartement à Paris. Rien de scandaleux, mais cela brouille l’image.

Et pour finir, les rapports avec le PS. À force de prendre ses distances, Ségolène Royal a-t-elle déjà perdu le contact avec l’appareil du parti? Dimanche soir dernier, l’un de ses rivaux malheureux dans la course à l’investiture, Dominique Strauss-Kahn, ne se gênait pas pour prendre ses distances. Et, lors d’une réunion houleuse du Bureau national du PS, lundi soir, un participant laissait son téléphone portable ouvert au bénéfice de la journaliste du Monde. Ce qui confinait, sinon au sabotage, du moins à de la malveillance.

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