Accueil > Les Cousins > Venezuela > Le président argentin rejette fermement l’idée qu’il puisse calmer Chavez
El Correo d’après l’AFP
Venezuela, 22 février 2007.
L’idée que les élans du président vénézuélien Hugo Chavez devraient être « pondérés » par ses homologues argentin ou brésilien est une « erreur absolue », a estimé mercredi le président de gauche argentin Nestor Kirchner lors d’une visite au Venezuela.
Le président argentin effectue depuis mardi soir une visite axée sur le resserrement des liens économiques, à travers des accords dans le pétrole, les transports et l’agro-alimentaire.
« Cela ne devrait déranger personne que nos peuples s’intègrent, il faut en finir avec les théories paternalistes », a estimé M. Kirchner dans un discours à l’occasion du forage d’un puits de certification pétrolière par la firme publique Enarsa, sur les rives du fleuve Orénoque.
M. Chavez est considéré par les États-Unis comme leur bête noire en Amérique latine, à cause de ses diatribes contre « l’impérialisme » et l’ultralibéralisme étasunien.
Début février, lors d’une visite à Buenos Aires, le secrétaire d’État adjoint pour l’Amérique latine, Thomas Shannon, avait qualifié de « mauvaise » la relation entre Washington et Caracas.
Nestor Kirchner a confirmé ainsi ses affinités politiques avec Caracas en rejetant avec force la proposition de Washington que Buenos Aires puisse "pondérer" les diatribes anti-américaines de M. Chavez. Penser que Buenos Aires ou Brasilia puisse "contenir" M. Chavez "est une erreur absolue, nous sommes en train de construire avec notre frère, le président Chavez, un espace d’intégration en Amérique du sud pour la dignité de nos peuples", a déclaré le président argentin en qualifiant les recommandations américaines de "théories paternalistes".
M. Chavez a remercié son ami Kirchner en dénonçant les Etats-Unis et leurs "conseils impériaux" et en critiquant "les oligarques qui tentent de semer la zizanie entre nous les présidents latino-américains".
Les deux pays ont par ailleurs porté sur les fonts baptismaux la Banque du sud, "instrument financier permettant un développement équitable", selon M. Kirchner.
Caracas et Buenos Aires émettront en outre le 26 février un nouvel Emprunt du sud, combinaison d’obligations des deux pays, pour un total de 1,5 milliard de dollars, après le succès d’une première opération (1 milliard de dollars) en novembre.
"Nous avons longtemps dépendu de l’architecture financière internationale (..) et de l’hégémonie du Fonds monétaire international et de la banque mondiale, avec cela nous prenons notre indépendance", a expliqué M. Chavez.