Accueil > Les Cousins > Mexique > Le maire de Mexico se voit refusé sa convocation
Le juge chargé d’examiner le dossier d’accusation du maire de Mexico Andrès Manuel Lopez Obrador, le favori des sondages pour l’élection présidentielle de 2006, a renvoyé au procureur pour vice de procédure ce dossier déposé mercredi devant le tribunal.
Par l’Agence France-Presse
México, Le samedi 23 avril 2005
Au cours d’une conférence de presse vendredi soir, le juge a ajouté qu’il avait refusé d’ordonner la comparution du chef de file de la gauche mexicaine.
Andrès Manuel Lopez Obrador est accusé par le parquet d’avoir désobéi en 2001 à une décision de justice lui ordonnant de stopper des travaux de voirie dans la capitale. La procédure judiciaire en cours pourrait le rendre inéligible, si elle aboutit à son inculpation.
Le juge Juan José Olvera reproche au parquet d’avoir accepté le versement d’une caution visant à éviter l’incarcération de Lopez Obrador avant que le dossier ait été présenté au tribunal et alors que le parquet n’avait pas émis de demande d’incarcération.
La caution de 2000 pesos (225 $CAN) a en outre été versée par des adversaires politiques du maire de Mexico.
La décision intervient un peu plus de 24 heures avant la tenue d’une grande manifestation de soutien à Lopez Obrador prévue dimanche matin dans les rues de la capitale mexicaine.
Andrès Manuel Lopez Obrador clame son innocence et accuse de complot ses adversaires politiques.
Le maire de Mexico a répété qu’il ne paierait pas de caution pour rester en liberté et qu’il était prêt à se constituer prisonnier.
Le 7 avril, l’assemblée nationale, contrôlée par les partis politiques opposés à Lopez Obrador, a voté la levée de son immunité, ouvrant la voie aux poursuites de la justice mexicaine.
Le sous-procureur Javier Vega a annoncé la semaine dernière que la procédure judiciaire était suspendue dans l’attente du verdict de la Cour suprême sur la validité de la levée de l’immunité, puis le parquet a déposé mercredi le dossier d’accusation devant un tribunal de Mexico.
Andres Manuel Lopez Obrador, 51 ans, populaire dirigeant du Parti de la révolution démocratique (PRD, gauche), n’exerce plus ses fonctions de maire de la capitale mexicaine depuis le 8 avril.
Manifestation de soutien au maire de Mexico
Par Jennifer Gonzalez
AFP. Mexico, le dimanche 24 avril 2005
Plusieurs centaines de milliers de personnes ont protesté dimanche dans le centre de la capitale mexicaine contre le processus judiciaire engagé contre le maire de Mexico et favori de la présidentielle de 2006, Andres Manuel Lopez Obrador.
Le chef de file de la gauche mexicaine est poursuivi pour n’avoir pas obéi à une décision de justice lui ordonnant de stopper un chantier de voirie dans la capitale.
Il clame son innocence et dénonce un complot politique visant à le rendre inéligible pour l’empêcher de se présenter à l’élection présidentielle de 2006 pour laquelle les sondages le donnent largement favori.
L’assemblée nationale a levé son immunité parlementaire et une procédure judiciaire confuse, qui pourrait le conduire en prison, a débuté. Le maire de Mexico a prévenu qu’il était prêt à se rendre en prison si la justice le condamnait et qu’il ne solliciterait pas la liberté sous caution.
Tout au long de l’affaire, il s’est efforcé de se présenter comme un martyr, victime d’une machination de ses adversaires politiques et sa cote de popularité n’a cessé de grimper.
Les organisateurs du rassemblement ont annoncé un million de participants et affirmé qu’il s’agissait « de la plus importante manifestation politique de l’histoire du Mexique ».
Lopez Obrador et les dirigeants de son parti, le Parti de la révolution démocratique (PRD, gauche), ont marché dimanche en tête du cortège et se sont difficilement frayé un passage à travers la foule.
Les manifestants agitaient des petits drapeaux jaunes frappés du soleil aztèque, emblème du PRD. Sur les pancartes on pouvait lire : « Lopez Obrador tu n’es pas seul », « Lopez Obrador 2006, nous luttons pour l’espoir » ou encore « La loi à la main, la paix dans le coeur, nous défendrons Lopez Obrador ».
Certains militants du PRD transportaient une cellule de prison en carton dans laquelle étaient enfermés deux mannequins représentant le président Vicente Fox et l’ancien président Carlos Salinas, considéré au Mexique comme l’incarnation de la corruption politique et qui garde une grande influence au sein du Parti révolutionnaire institutionnel (PRI, au pouvoir de 1929 à 2000).
Lopez Obrador, politicien populaire et médiatique, accuse Fox et Salinas d’avoir fomenté un complot contre lui pour l’écarter de la scène politique.
« Je suis écoeurée, pour une fois que nous avons (la gauche, ndlr) une chance de gagner la présidence, ils veulent nous voler la victoire », confie Maria, 30 ans, venue manifester avec ses deux enfants.
Sur la grande place du centre de Mexico où une tribune avait été dressée, Lopez Obrador a prononcé sous les « viva » un discours aux allures de plate-forme électorale dans la perspective de 2006.
Lopez Obrador, 51 ans, qui n’exerce plus ses fonctions de maire de la capitale mexicaine depuis la levée de son immunité, a également annoncé qu’il retournerait lundi matin à la mairie et qu’il assurerait ses fonctions de maire.
La confusion est telle dans cette affaire, que Lopez Obrador a récemment confié récemment de pas savoir s’il était toujours officiellement maire ou s’il avait été démis temporairement de ses fonctions.
Lopez Obrador a enregistré une petite victoire vendredi soir lorsque le juge chargé du dossier a refusé de le convoquer pour lui signifier ses accusations et a renvoyé le dossier vers le parquet pour vice de forme, le parquet ayant accepté le versement d’une caution par des adversaires politiques de Lopez Obrador, souhaitant lui éviter un emprisonnement médiatique.