Portada del sitio > Los Primos > Venezuela > Le boycott s’étend au venezuela et il est dénoncé comme un «coup d’État (…)
La formation régionale Un Nouveau Temps (UNT, 4 députés), dirigé par Manuel Rosales, gouverneur du puissant État de Zulia (ouest), le plus peuplé du pays, a annoncé son retrait, trois jours avant le scrutin auxquels sont invités 14 millions de Vénézuéliens pour élire 167 députés.
Par l’Agence France-Presse
Caracas, le vendredi 2 décembre 2005
Les partisans du boycott, prôné dès lundi par le principal parti d’opposition, Action démocratique (AD, social-démocrate, 23 députés) affirment que les machines de vote électroniques ne garantissent pas l’anonymat des électeurs et dénoncent le Conseil national électoral (CNE), acquis selon eux à la cause du pouvoir.
Le parti de centre-droit Première justice (5 députés) avait rejoint jeudi cette action, également suivie par le parti démocrate-chrétien Copei (6 députés) et la formation conservatrice Projet Venezuela (7 députés).
Le gouverneur de l’État de Zulia avait prôné un report du scrutin de quelques jours afin de créer une commission chargée de résoudre la crise, appelant à mettre fin aux «radicalismes» en renvoyant dos à dos les partis d’opposition et le pouvoir.
Son parti régional, issu d’une scission au sein de AD, a décidé de retirer ses candidats, après que le CNE eut rejeté cette proposition et confirmé la date du scrutin.
Hugo Chavez, qui a convoqué dans la nuit de jeudi à vendredi une réunion d’urgence avec son cabinet et les chefs de l’armée, a dénoncé le «coup d’État électoral» monté par l’opposition dans le but d’empêcher sa réélection à la présidence en 2006.
Ses partisans ont été donnés favoris par les sondages, bien avant le lancement du boycott général, pour remporter la majorité au parlement où l’opposition contrôle actuellement 79 sièges sur 165.
Bête noire de Washington qui voit en lui un facteur de déstabilisation dans la région, Hugo Chavez soutient que le boycott est organisé par le gouvernement américain, régulièrement accusé de préparer son renversement voire son assassinat.
Le chef d’État a d’ailleurs assuré détenir des «preuves» démontrant que la CIA, l’agence de renseignement américaine, était actuellement en train de «se déplacer au Venezuela, dans les Caraïbes et d’autres pays d’Amérique latine en encourageant cette nouvelle conspiration».
Hugo Chavez a affirmé que des appels téléphoniques avaient récemment été passés dans des casernes militaires pour les inciter à se soulever, une hypothèse que cet ancien officier-parachutiste a totalement exclue, réaffirmant sa confiance dans l’armée.
Le président vénézuélien a appelé ses partisans à se dévoiler «tous comme les 12 et 13 avril», en faisant allusion à ces jours de l’année 2002 où des manifestations populaires avaient réclamé son retour, après le coup d’État avorté qui l’avait brièvement écarté du pouvoir pendant 47 heures.
Dans un discours combatif à la télévision, Hugo Chavez les a aussi exhorté à se mobiliser contre l’unique incertitude du scrutin, l’abstention, dont le niveau était estimé avant le désistement de l’opposition entre 55 et 71% par les sondages.
Le vice-président du Venezuela, Jose Vicente Rangel, a également regretté vendredi le désistement des partis, se déclarant favorable à la naissance d’une nouvelle opposition «nationale» qui n’aurait pas son «siège à Washington».