Le Vénézuela suspend ses relations commerciales avec la Colombie

Le président vénézuélien Hugo Chavez a annoncé vendredi la suspension des relations commerciales bilatérales avec la Colombie, à la suite du différend opposant les deux pays au sujet de l’arrestation du dirigeant de la guérilla des FARC Rodrigo Granda.

Par l’Agence France-Presse
Caracas, Le vendredi 14 janvier 2005

« J’ai ordonné de paralyser les accords et tout commerce avec la Colombie. On ferme le gazoduc trans-caraïbe. C’est regrettable mais jusqu’à ce que la violation de la souveraineté vénézuélienne soit reconnue (par la Colombie), je me vois obligé de prendre ces décisions », a déclaré M. Chavez lors d’un discours à l’assemblée nationale.

Le président vénézuélien a indiqué que l’ambassadeur en Colombie, Carlos Rodolfo Santiago, ne retournera pas à Bogota tant que le président colombien Alvaro Uribe n’aura pas fourni d’explications.

M. Chavez a estimé que le président colombien n’était sans doute pas au courant des faits. « Je ne crois pas que vous ayez été informé d’une opération qui a violé de manière flagrante la souveraineté du peuple vénézuélien et que nous rejetons catégoriquement », a-t-il indiqué.

La police colombienne avait annoncé le 15 décembre l’arrestation deux jours plus tôt à Cucuta, dans le nord-est de la Colombie, de Rodrigo Granda, considéré comme le ministre des Affaires étrangères des FARC.

Quelques jours plus tard, les FARC et le gouvernement vénézuélien avaient dénoncé un enlèvement de Granda en plein centre de Caracas et son transfert jusqu’à la frontière.

Le gouvernement colombien a reconnu mercredi le paiement d’une prime à des agents non identifiés pour qu’ils enlèvent et transfèrent jusqu’à Cucuta le haut dirigeant des FARC.

Les FARC avaient dénoncé jeudi la participation des organismes de sécurité colombiens et américains « avec la complicité d’agents anti-patriotiques et corrompus » vénézuéliens dans l’enlèvement de Granda.