Le Venezuela modifie son drapeau

Le parlement du Venezuela a adopté mardi soir la modification du drapeau national afin de l’adapter à la « révolution socialiste » du président Hugo Chavez, à l’initiative du projet.

Agence France-Presse.
Caracas, Le mercredi 08 mars 2006

Le parlement, entièrement contrôlé par les partisans du chef de l’État suite au boycott des élections législatives par l’opposition en décembre, a approuvé l’ajout d’une huitième étoile en hommage au héros national Simon Bolivar, libérateur de l’Amérique latine et inspirateur de l’idéologie du régime.

Après son arrivée au pouvoir en 1998, Hugo Chavez avait déjà fait modifier par référendum le nom officiel de son pays, baptisé « République bolivarienne du Venezuela ».

Les députés vénézuéliens ont également modifié le galop du cheval blanc figurant sur l’écusson national afin de le tourner, non plus vers la droite, mais vers la gauche, afin de symboliser l’orientation politique du gouvernement.

Cecilia Flores, députée membre de la commission de politique intérieure au Parlement, a justifié devant la presse ces changements comme une adaptation aux « nouveaux temps d’indépendance que vit le Venezuela ».

Le Parlement a également annoncé certains ajouts sur l’écusson, tels qu’un kayac, un arc et une flèche représentant les armes des indigènes ou une machette du paysan, en hommage aux racines des descendants d’origine africaine.

Le drapeau du Venezuela présentait jusqu’ici un arc de cerle constitué de 7 étoiles représentant les sept provinces signataires de l’acte d’indépendance en 1811. La huitième étoile désigne la province de Guayana, dont Bolivar avait décrété le rattachement.

Le drapeau national est composé de trois bandes de couleur jaune, bleue et rouge qui représentent respectivement les richesses nationales, la mer séparant le pays de l’Espagne et le sang versé par le peuple durant la guerre d’indépendance

En novembre dernier, Hugo Chavez avait prôné la modification de ces symboles patriotiques lors de son émission dominicale « Alo Presidente », voyant notamment dans l’ancienne représentation du cheval blanc, « freiné » et regardant « vers le passé », était un « symbole réactionnaire ».