La violence au Brésil fait craindre un engrenage à la colombienne

L’assassinat en l’espace de dix jours de deux juges chargés de la répression du crime organisé et l’ampleur des violences orchestrées ces dernières semaines par les trafiquants de drogue à Rio de Janeiro font craindre l’entrée du Brésil dans un engrenage à la colombienne.

Par Claire de Oliveira
Agence France-Presse, Rio de Janeiro

« Nous marchons à grands pas vers une situation à la colombienne », a réagi le président de l’Association des magistrats du Brésil, Claudio Baldino Maciel, en apprenant le meurtre lundi d’un juge de 32 ans, membre de la commission d’enquête sur le crime organisé dans l’État d’Espirito Santo (sud-est).

Le 14 mars, un juge de 48 ans, chargé de dossiers de trafiquants avait été abattu par balles dans l’État de Sao Paulo. « Le Brésil vit un processus de colombianisation », a renchéri le président de l’Association nationale des membres du ministère public, Marfan Vieira.

A la veille du carnaval, les trafiquants de drogue de Rio avaient orchestré plusieurs action violentes, ordonnant la fermeture des commerces et écoles grâce à la complicité de certains policiers et avocats, selon les autorités.