Accueil > Notre Amérique > Matière grise > La renaissance du cinéma argentin
Alors que l’Argentine traverse l’une des crises économiques les plus graves de son histoire, le cinéma argentin est en pleine
renaissance.
Depuis la sortie de "La ciénaga", premier film de Lucrecia Martel, remarqué l’an dernier, cette nouvelle vague venue du sud a amené sur les écrans français
"Mondo grua" de Pablo Trapero, "El oso rojo" de Adrian Caetano, "Tan de repente" de Diego Lerman, "Nueve Reinas" de Fabian Bielinsky, dont Steven Soderbergh a
acheté les droits de "remake" et qu’il produira.
"Toutes les hôtesses de l’air vont au paradis" de Daniel Burman, qui se déroule en partie en Patagonie, sortira le 2 avril et "El Bonaerense" le 9
avril.
"On vit en crise depuis que j’ai l’âge de raison", dit Carlos Sorin, dont le film "Historias minimas" sort mercredi. "L’instabilité politique et économique
est notre forme de vie, mais on prévoit la production d’une cinquantaine de films en 2003, ce qui est extraordinaire. Depuis plusieurs années, il y a des
écoles, des cours qui forment des jeunes et une excellente loi du cinéma qui commence à bien fonctionner. Il y a des réalisateurs vraiment talentueux et on vient de découvrir que notre marché, c’est le monde entier."
Le cinéaste, cantonné à l’univers de la pub pendant des années, a d’ailleurs l’intention de rattraper le temps perdu en tournant deux films en 18 mois. D’ici
la fin de cette année, il commencera "Le chien", "une comédie sur un thème dramatique, le chômage, l’histoire d’un homme de 50 ans qui en perdant son travail perd le goût de vivre. Il retrouve son amour propre grâce à un chien".
Le film sera encore tourné en Patagonie. En revanche, le suivant aura pour cadre
Buenos Aires, la nuit.
Carlos Sorin a pu terminer "Historias minimas" grâce à Cinéma en construction, une initiative lancée par les Rencontres Cinémas d’Amérique latine, qui se tiennent actuellement à Toulouse, et le festival de Saint
Sébastien, pour aider à boucler des productions en chantier.
D’autres comme Lucrecia Martel et Diego Lerman ont bénéficié en France de l’aide de la Cinéfondation, créée par le Festival de Cannes, qui accueille en résidence à Paris de jeunes cinéastes.
El Correo avec AFP, 25 mars 2003