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7 octobre 2004

La justification de la guerre en Irak s’effondre.

 

Par l’AFP.
Washington, 6 octobre 2004.-

Le rapport des inspecteurs américains en Irak, établissant que ce pays avait renoncé à ses armes de destruction massive (ADM) en 1991, fait s’effondrer les arguments de l’administration Bush pour aller en guerre, ont déclaré mercredi des parlementaires de l’opposition démocrate.

« La conclusion fondamentale de l’effort du groupe de recherche en Irak (ISG) signifie que les deux principaux arguments de l’administration pour aller en guerre contre l’Irak étaient inexacts », a souligné Carl Levin à l’ouverture d’une audition parlementaire du chef de l’ISG, Charles Duelfer.

« Nous ne sommes pas allés en guerre parce que Saddam avait des intentions ultérieures d’obtenir des armes de destruction massive », a souligné M. Levin, en rappelant que les deux arguments avancés avaient été la possession d’ADM par le régime irakien et la possibilité qu’il en donne au réseau terroriste Al-Qaeda.

« Malgré les efforts (de l’administration) pour se concentrer sur les souhaits et les intentions de Saddam (Hussein), l’essentiel c’est qu’au total l’Irak n’avait pas de stocks d’armes, ni de capacités de production actives au moment de la guerre », a souligné pour sa part John Rockefeller dans un communiqué.

L’Irak devient un sujet de plus en plus délicat pour le président George W. Bush, qui brigue un second mandat dans moins de quatre semaines, face au démocrate John Kerry.

Il a réaffirmé mercredi qu’il y avait un « risque réel » que Saddam Hussein « donne des armes de destruction massive » à des « réseaux terroristes ».

« Nous devions regarder attentivement partout où des terroristes pouvaient se procurer ces armes (de destruction massive) », a-t-il encore dit. « C’était évident pour un pays : la dictature de Saddam Hussein ».

L’Irak n’avait pas de programme d’ADM avant l’invasion

Agence France-Presse
Washington, 6 octobre 2004

L’Irak avait renoncé à ses armes de destruction massive (ADM) en 1991 et n’avait pas de programme chimique, biologique ou nucléaire au moment de l’invasion américaine en mars 2003, affirme un rapport du chef des inspecteurs américains en Irak, Charles Duelfer, publié mercredi.

Selon cet expert réputé sur les questions d’armements et ayant travaillé pour l’ONU, le programme de fabrication d’armes irakien était même moins avancé en 2003, quand la guerre a commencé, que lorsqu’il a quitté l’Irak avec les autres inspecteurs en désarmement de l’ONU en 1998.

Les capacités nucléaires de l’Irak, loin d’être reconstituées comme l’avait répété Washington avec insistance avant l’invasion du pays, « se dégradaient au lieu d’être maintenues » et auraient nécessité plusieurs années de travail pour être reconstruites, a indiqué un haut responsable américain ayant requis l’anonymat.

Le président irakien Saddam Hussein, s’il souhaitait conserver « le capital intellectuel » acquis au fil des années en développant des ADM, était davantage préoccupé par la levée des sanctions contre son pays, ce qui signifiait l’abandon nécessaire des armes et de tout programme, affirme le rapport.

« Fin 1991, les Irakiens s’étaient débarrassés d’à peu près toutes leurs armes », a résumé ce responsable, qui a tenu une conférence de presse avant une audition de M. Duelfer au Congrès, mercredi après-midi.

La présence d’ADM en Irak était la principale justification avancée par le président américain George W. Bush pour lancer la guerre en Irak.

Saddam Hussein se serait accroché à l’idée de produire des armements jusqu’en 1996, lorsque la défection de son gendre Hussein Kamal avait permis aux inspecteurs en désarmement de l’ONU de découvrir un programme d’armes biologiques.

Le rapport de Charles Duelfer, d’un millier de pages, retrace les programmes d’ADM de l’Irak depuis sa guerre avec l’Iran dans les années 1980 puis lors de la première guerre du Golfe en 1991 et les douze ans de sanctions par l’ONU qui ont suivi, jusqu’à l’invasion américaine.

Ses conclusions sont basées sur l’analyse de documents et sur de nombreux entretiens avec des responsables et Saddam Hussein lui-même, après son arrestation en décembre 2003 par les Américains, a précisé le haut responsable.

« Il n’a pas été loquace sur les activités d’ADM, mais il (nous) a éclairé sur sa façon de percevoir les menaces », a confié le responsable.

« Nous avons des éléments très révélateurs sur la manière dont il aurait envisagé d’utiliser des ADM et c’est très intéressant de voir à quel point il était concentré sur la menace iranienne », souligne le responsable. « Il était très attentif aux programmes d’armement iraniens et voulait les rattraper ».

Saddam Hussein et d’autres responsables irakiens étaient convaincus que les armes chimiques leur avaient permis d’éviter la défaite lors de la guerre avec l’Iran (1982-1988) et avaient également découragé les Américains de marcher sur Bagdad en 1991, toujours selon ce responsable.

Le rapport Duelfer conclut ainsi que Saddam Hussein avait l’intention de relancer des programmes d’ADM une fois que les sanctions contre son pays seraient levées.

« En gros, il a décidé que sa priorité était la levée des sanctions », dit le responsable. « Toutes les activités pour maintenir les capacités d’ADM, possibles sans interférence avec cette priorité, étaient poursuivies. Ils (les responsables irakiens) se demandaient sans cesse jusqu’où ils pouvaient aller », ajoute-t-il.

La recherche d’ADM, menée en Irak après l’invasion, a été infructueuse. Les rares munitions chimiques trouvées avaient été fabriquées avant 1991 et n’étaient pas entretenues, a indiqué le responsable.

Il a précisé qu’il aurait fallu un an ou deux pour relancer une production d’armement chimique, « des mois » pour produire des agents biologiques et que le programme nucléaire avait pris « des années » de retard.

Saddam Hussein a bien tenté de maintenir des équipes de scientifiques nucléaires, mais ces équipes « étaient moins avancées en 2003 qu’en 1991 », a-t-il ajouté.

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