recherche

Portada del sitio > Imperio y Resistencia > Batalla por la información > La grande presse perd sa crédibilité aux Etats-Unis

2 de noviembre de 2004

La grande presse perd sa crédibilité aux Etats-Unis

 

Dans la grande crise morale qui agite la société modelée par George Bush, une journaliste de New York Times risque un an et demi de prison pour refuser de dévoiler ses sources pour un article qui n’a jamais été publié sur un fait qui a secoué le petit monde politique et de l’espionnage des Etats-Unis.

Par Ernesto Carmona *
Chile, le 13 octubre 2004

Leer en español

Parmi tant d’autres, plusieurs études et enquêtes révèlent que les Américains croient chaque fois moins dans les grands médias de communication et commencent à s’informer à travers Internet ou, simplement, renoncent à savoir ce qui se passe dans leur pays et dans le monde.

Des journalistes qui inventent des nouvelles, des vedettes qui falsifient des documents et des entreprises qui manipulent l’information forment le gigantesque marécage moral dans lequel est embourbée la presse aux USA et les médias relais du reste de la planète.

Judith Miller, du New York Times, pourrait rester jusqu’à 18 mois en prison si elle ne dévoile pas au juge Thomas Hogan, qui lui a donné des pistes sur les fuites d’information qui ont grillé l’espionne américaine Valerie Plame par vengeance politique. C’est une sale histoire parce que cette femme agent de la CIA a été sacrifiée dans les hautes sphères du pouvoir de la Maison Blanche pour nuire à son mari, l’ex ambassadeur Joseph Wilson, critique de la politique de George W Bush en Irak.

Ce qui est absurde, c’est que le pouvoir punit une journaliste parce qu’ "elle sait", mais elle n’a rien encore écrit. Et que sait-elle ?
Elle a des indices sur qui a monté toute l’intrigue. L’absurdité la plus importante, c’est que la justice n’a pas fait d’enquête sur qui a donné Madame Plame, ou comment a été dévoilé le secret de sa condition d’espionne, mais sur comment la journaliste l’a su, qui l’a rapporté. On stigmatise un "délit" qui plus que de "savoir" consiste en "comment" on a su. De toute manière, c’est une punition sur la "connaissance".

Un journaliste qui a ses propres histoires

Mais Miller a aussi ses histoires. Quand elle était en Irak, elle a menti tout ce qu’elle a pu, en utilisant comme source principale, rien de moins que Ahmed Chalabi, un banquier et un agent de la CIA qui a participé comme membre à l’ex Conseil du Gouvernement, et qui chantait les louanges que Bush aime écouter. Pendant beaucoup de temps, par le biais de Miller, Chalabi a raconté des histoires qui ont nourri l’appétit guerroyant de Bush. Ses lecteurs regrettent encore que la journaliste n’ait pas demandé des excuses que suppose sa précédente conduite professionnelle. Chalabi est maintenant tombé en disgrâce et connaît quelques problèmes.

Griller un espion, c’est un crime fédéral qui est passible de prison, selon la loi américaine. Si la journaliste se tait, elle peut passer un an et demi derrière les barreaux. Mais le grand délateur de toute cette histoire -qui a commencé en juin 2003- fut le journaliste Robert Novak, un ami de la Maison Blanche, qui a identifié Madame Plame comme agent caché de la CIA, en citant des "sources officielles mais anonymes", dans une colonne du journal "The Washington Post", après que l’ex ambassadeur Wilson, son mari, ait dit dans une autre colonne du " The New York Times" que Bush a utilisé des fausses informations, c’est-à-dire des mensonges, pour justifier son invasion à l’Irak.

Novak, qui est un éditorialiste conservateur très bien introduit auprès du gouvernement, refuse de révéler qui lui a donné l’information sur Madame Plame, après que les critiques de Wilson aient irrité la Maison Blanche. Wilson est convaincu que la vengeance du gouvernement fut de révéler que sa conjointe avait travaillé pour la CIA. On ne sait toujours pas si les enquêteurs ont interviewé, interrogé ou cité à témoigner Novak, mais ils l’ont bien fait avec des tas d’autres journalistes qui par la suite ont publié des articles sur qui a pu donner l’information à Novak à la Maison Blanche.

L’avocat de Miller, Floyd Abrams, fera appel en affirmant que la journaliste n’avait même pas écrit un article sur le cas Plame. Elle avait seulement réuni du matériel pour l’écrire. "Il y a réellement de quoi être alarmé quand on peut envoyer en prison des journalistes parce qu’ils font leur travail de manière efficace", a déclaré Miller.

Le procureur fédéral Patrick Fitzgerald, en charge de l’enquête, a aussi entendu d’autres journalistes de la chaîne de télévision NBC, du magazine "Time" et du journal "The Washington Post". Certains ont donné des informations sur leurs sources après que Lewis Libby, chef du cabinet du vice-président Dick Cheney, les ait libérés de leur droit de réserve.

Miller et le directeur exécutif du "New York Times", Bill Keller, ont dit qu’ils n’accepteront "dans aucune circonstance" de témoigner. Fin août, le jugement pour refus d’obtempérer rendu par un juge fédéral contre le journaliste Matthew Cooper, du magazine "Time" fut annulé, jugement selon lequel il devait témoigner pour échapper à une condamnation de 18 mois et sauver sa revue d’une amende de mille dollars par jour.

Les grands médias perdent leur crédibilité

La confiance des Américains dans la grande presse a diminué à 38% durant cette campagne électorale, après avoir été à 62% en 1987. La perte de crédibilité inclut le "The New York Times", qui en mai 2002 a dû demander des excuses pour les « bourdes » de son journaliste vedette Jason Blair, dont la féconde imagination a produit des "reportages" liés à la guerre en Irak sans sortir de son appartement de Manhattan et ni même utiliser le téléphone ou l’Internet. Les grands medias perdent leur crédibilité. Mais Blair n’a pas été le seul cas.

Ce qui est curieux, c’est que les téléspectateurs ne croient déjà plus dans ces grands medias qui d’abord ont assumé sans réserve les mensonges officiels qui ont justifié la guerre et maintenant, qui à nouveau, se prétendent "objectifs", simplement parce que les affaire échouent. Dan Rather, l’étoile de la CBS, qui en 2002 a plus ou moins dit "à vos ordres mon Président" et il a annoncé que sa couverture ne serait pas "objective" parce qu’avant tout il était un "patriote", est aujourd’hui cloué au pilori pour être passé du côté du "journalisme d’investigation" mais en utilisant des documents faux pour démontrer comment Bush a fui le service militaire. Vraiment, il ne fallait pas les inventer parce que le documentaliste Michael Moore avait démontré, dans "Fahrenheit 9/11", qu’il existe assez des preuves documentées dans les archives publiques.

Les spectateurs ne s’informent déjà plus via les grandes chaînes de télévision, comme CBS, tandis que les électeurs préfèrent chercher des informations sur Internet et le public montre chaque fois une méfiance plus grande envers les journaux et les journalistes. Nombre d’études universitaires et enquêtes reflètent cette méfiance des américains envers les grands médias. Pew Research Center (http://people-press.org), connu pour ses investigations sur les médias, assure que le contingent de ceux qui "font confiance dans l’objectivité des journalistes" est descendu de 62% son niveau en 1987 à 38% durant l’actuelle campagne électorale.

Selon les chiffres, les téléspectateurs sont convaincus que l’objectivité est un mythe. Ils abandonnent les chaînes de TV en clair qui cultivent un supposé "journalisme neutre", comme CBS, NBC et ABC, et tendent vers d’autres clairement idéologisées, vers l’extrême droite, bien sûr, comme Fox News, de l’australien Rudolph Murdoch, qui n’a pas encore quatre d’existence sur le marché et qui est distribué de façon limitée par câble et satellite. Le spectateur a cessé de croire dans les "hommes tronc", comme Peter Jennings, Tom Brokaw et Donnent Rather, qui ont perdu leur piédestal dans les grandes cession d’informations de la télévision.

Ce que racontent les "hommes tronc", le public intéressé par l’information véridique la cherche sur Internet, s’il est de tendance progressiste, ou sinon il fonce vers leurs chaînes réactionnaires favorites. "On se souviendra de ces élections comme celles qui marquent la fin des grands journaux télévisés", a écrit dans "The Washington Post" Tom Rosenthiel, directeur du "Project for Excellence in Journalism" http://www.journalism.org. Les informations traditionnelles de la télévision en clair ont été mises en échec par les chaînes d’informations manipulées, comme Fox News et CNN.

Le "Rathergate"

Ce qu’on a appelé le "RatherGate" a démoli les vedettes de la télévision. Selon Broadcasting et Câble http://www.broadcastingcable.com, il s’agit "du coup le plus humiliant reçu par les chaînes traditionnelles, qui ont souffert durant 10 années d’une érosion de leur prestige, de leur budget et de leur audience". L’étoile de CBS fut rangée dans le coffre à jouets depuis qu’elle a dû demander des excuses pour avoir exhibé à l’écran des documents falsifiés sur le passé militaire de Bush, bien qu’il existe d’authentiques preuves comme celles montrées par Moore.

Mais le syndrome Rather, ou les événements du style Jason Blair, ont non seulement agité la TV et le New York Times mais aussi d’autres grands médias, y compris ’USA Today’. C’est pourquoi, David Broder, a écrit dans le Washington Post qu’il ressent " la honte et le ridicule" face à la perte d’objectivité et de prestige d’une profession soumise jusqu’à présent à des normes strictes d’ "éthique professionnelle".

CNN et Fox News ont transformé la saison des ouragans en un spectacle tragique qui peut tranquillement être observé depuis la douceur de chaumières. CNN annonce "la Saison des Ouragans 2004" comme si c’était la tournée d’un grand cirque du temps du "Ringling Barnund & Brothers". Et s’il n’y a pas d’ouragan, tous les jours il existe un détail stupide qu’on transforme en nouvelles pour abrutir plus encore le téléspectateur; alors que les actualités de la TV, autrefois importantes, perdent de l’influence par leurs escroqueries et erreurs journalistiques, les journaux ne savent pas comment sortir de la crise de perte des lecteurs et de prestige.

"Nous ne savons pas encore qui gagnera les élections 2004", a dit Broder, "mais nous savons qui les ont perdues: les médias d’informations aux Etats-Unis ont reçu une vraie raclée".

* Ernesto Carmonaest journaliste et auteur Chilien.

Traduction pour El Correo: Estelle et Carlos Debiasi

Retour en haut de la page

Objetivo

|

Trigo limpio

|

Mapa del sitio