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22 mars 2008

La doctrine Bush s’étend au Pérou.

 

Deux supposés membres des FARC sont détenus au Pérou et sont accusés de fomenter le terrorisme, le pays est en syntonie avec ses alliées, les Etats-Unis et la Colombie. Le gouvernement de Alan Garcia réprime les mouvements sociaux au nom d’un terrorisme qui ne fait pas de signe de vie.

Pour Carlos Noriega
Página 12
, Lima, 21 de marzo de 2008.

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Deux membres supposés des FARC ont été capturés dans la ville amazonienne de Iquitos, à l’est du Pérou, et le gouvernement Garcia, cerné par le mécontentement populaire, a profité de cette arrestation pour discréditer les mouvements de contestation, en les accusant d’entretenir des relations avec la guérilla colombienne.

L’annonce de l’arrestation de deux colombiens accusés d’appartenir aux FARC qui a eu lieu mercredi, le même jour où prenait fin une grève de 48h dans la jungle amazonienne péruvienne en signe de contestation face à une loi qui ouvre les portes à la privatisation de l’Amazonie et qui a fait sept blessées. Le gouvernement s’est pressé d’affirmer que les supposés membres des Farc capturés été arrivés au Pérou afin d’ « agiter » la population contre le gouvernement ». Et il a étendu l’accusation aux relations qu’auraient les Farc avec d’autres mouvements sociaux des différents régions du pays qui contestent la politique néolibérale du gouvernement.

Le gouvernement aussi fait un lien entre les mouvements de protestation interne et une supposée influence de Chavez. Dans le langage gouvernemental, chavisme et Farc apparaissent quasiment comme synonymes. Ces accusations contre les mouvements sociaux d’entretenir des liens avec le chavisme ou les Farc ou les deux en même temps, sont portées dans un contexte de durcissement de la répression, qui a déjà fait quatre morts et des dizaines de blessés ces dernières semaines.

Les deux supposés membres des Farc capturés à Iquitos sont Johnny Cardenas, alias "Oliver" ou "Tanaka" et Dayvis Vivas. Selon les autorités colombiennes, Cardenas fait partie du Front 63 du bloc Sud des Farc qui opère dans le Putumayo, à la frontière d’un peu plus de 1600 kilomètres entre la Colombie et le Pérou, alors que Dayvis Vivas serait sa compagne, et ferait aussi partie du Front 63. Tous deux ont reconnu avoir appartenu au Farc, mais ont affirmé que cela fait plusieurs mois qu’ils ont quitté le groupe guerrillero et qu’ils sont arrivés à Iquitos pour commencer une nouvelle vie loin de la guerre interne à la Colombie. Cardenas a été arrêté alors qu’il travaillait, conduisant un mototaxi. Dayvis Vivas, quant à elle, travaillait à Iquitos comme employée de maison. Le chef de la police péruvienne, le général Octavio Salazar, n’a pas perdu de temps pour prévenir les médias et qualifier l’arrestation des deux comme un succès de la police péruvienne dans sa lutte contre ce qu’il a qualifié de "plan pour destabiliser le pays" .

Selon le général Salazar, les Farc sont entrées au Pérou pour attiser les mouvements de contestation interne avec comme objectif les deux sommets mondiaux qu’organise cette année le Pérou : le sommet des pays d’Amérique latine, Caraïbe et Union européenne, qui va se tenir à Lima en mai et à laquelle assistera Cristina Kirchner ; et le sommet de l’Apec (forum économique des pays d’Asie et du Pacifique), qui se tiendra en novembre et à laquelle est attendue la présence de bush.

Interrogé par Pàgina 12 sur la présence supposée des Farc au Pérou, l’analyste politique Carlos Tapia estime que les affirmations du gouvernement selon les quelles les Farc cherchent à inciter les mouvements sociaux au Pérou sont "absurdes". "Les Farc ont assez déjà de problèmes en Colombie pour aller ouvrir un autre front", a t-il souligné. Pour Tapia il y a trois hypothèses possibles pour expliquer la présence des deux membres supposés des Farc au Pérou : " que leur arrivée fasse partie d’une action du Front de Putumayo des Farc pour établir des contacts liés à la vente de coca, me parait l’hypothèse la plus faible des trois. Qu’ils soient venus pour acheter des armes ; la troisième est qu’ils soient des déserteurs des Farc. Mais en aucun cas leur présence a avoir avec des questions internes au Pérou, comme l’assure le gouvernement.

L’opinion de Tapia, c’est que le gouvernement cherche à s’accrocher au Farc, de même qu’à une supposée présence chaviste à travers un appui économique aux manifestations antigouvernementale, pour justifier une offensive répressive. Mettre en avant la présence des Farc au Pérou a aussi quelque chose à voir avec l’alliance de Alan Garcia avec Uribe et Bush. Ce qui est entrain de se passer, c’est un durcissement de la répression contre l’opposition, et contre les mouvements sociaux, liés à de supposés actes terroristes, qui, pour sûr, ne ne passent pas au Pérou, mais dont le gouvernement parle constamment.

Traduction de l’espagnol pour El Correo de : Estelle et Carlos Debiasi

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