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La crise économique en Grèce a remarquablement augmenté le nombre de cas de violence de genre, comme ont exposé hier plusieurs spécialistes à l’occasion du Jour International contre la Violence contre la Femme.
Hélène Apostolidu, conseillère du Secrétariat général pour l’Égalité de Genre, a reconnu une augmentation importante des agressions faites aux femmes, en coïncidence avec l’application des politiques d’austérité qui ont fait exploser le chômage et ont radicalement réduit les revenus des familles.
Selon différentes statistiques, depuis le commencement de la crise les cas de violence domestique ont augmenté de 50%, cependant, les données sont imprécises puisqu’une grande partie de ces violences ne sont jamais dénoncées par peur de l’agresseur ou parce que cela n’est pas bien vu socialement.
L’avocate Dímitra Romanu a aussi pointé le manque de sensibilité de la part des autorités, en incitant les victimes à retourner dans leur maison, ou dans certaines situations ce sont les policiers qui minimisent ou se moquent des cas de violence psychologique ou de chantage affectif.
Des campagnes de sensibilisation font défaut, a dénoncé la directrice du Centre National pour la Solidarité Sociale, Margarita Kelesis, « il doit y avoir une information à l’école et pour les parents à travers des médias, c’est un sujet tabou dans notre société », a-t-elle assuré.
Parmi les plaintes enregistrées, 68% émanent de femmes mariées agressées par leurs maris et dans 84% des cas, il s’agissait de femmes grecques.
De plus, 7 victimes sur 10 avaient une éducation secondaire ou supérieure, une situation économique moyenne ou bonne, tandis que les agresseurs présentaient des caractéristiques similaires, tant sur leur niveau d’études que sur le fait que seulement 10% étaient sans emploi.
Pour le principal parti opposition de gauche, Syriza, les coupes budgétaires dans les secteurs sociaux et le désintéressement du Gouvernement envers le mouvement féministe et les associations de femmes ont conduit à l’abandon de programmes et de structures d’aide ou d’éducation.
Le résultat est que les centres d’accueil travaillent sous les minima et la majorité des femmes ne connait même pas leur existence, ce qui aggrave la vulnérabilité de leurs droits, déjà enfreints de manière quotidienne dans le travail, et établissant la souveraineté de l’homme dans l’espace public comme quelque chose de naturel.
Le 25 novembre a été fixé par les Nations Unies comme une date de lutte contre la violence de genre en mémoire auxs trois sœurs dominicaines Mirabal, assassinés en 1960 par la dictature de Rafael Leónidas Trujillo.
Antonio Cuesta pour son Cuaderno de Atenas
Prensa Latina. Cuba, 25 novembre 2013.
Traduit de l’espagnol pour El Correo par : Estelle et Carlos Debiasi
El Correo. Paris, le 30 novembre 2013.
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