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Depuis quand la France, cette puissance arrogante est-elle une victime ?
La salve meurtrière est arrivée de la France : elle a accusé l’Argentine, le Brésil, l’Australie et la Nouvelle Zélande de "prédateurs" et les a accusé de la stagnation des discussions à l’OMC.
Par la Rédaction d’APM
La Plata. Argentine, le 6 mars 2007.
Selon David Ricardo, le libre commerce profite à tous. Comme principe directeur de sa théorie de « l’avantage comparatif », l’économiste anglais a établi que le commerce international doit être régi par la réciprocité : la nation "A" ne doit pas imposer d’obstacles à l’entrée des produits de la nation "B" et vice versa. Au-delà de la licence théorique, la France fait une interprétation différente [Et très personnelle, El Correo] de ce postulat énoncé il y a plus de deux cent ans. Paris a accusé des puissances agricoles de "prédatrices", dans le cadre des négociations de l’ « Organisation Mondiale du Commerce » (OMC).
La « Ronde de Doha », entamée dans la capitale de Bahrein en 2001, s’achemine vers l’échec à cause du refus des grandes puissances mondiales - Etats-Unis, Union Européenne (UE) et Japon - de permettre l’accès de leurs marchés agricoles domestiques à la production des nations « périphériques ». Ce bloc de pouvoir exerce son omniprésent pouvoir pour forcer l’ouverture des marchés des nations « sous-développées » - qui concentrent plus de 3.000 millions d’habitants - à sa production manufacturière, mais ne cède pas un iota sur le principe énoncé précédemment : la réciprocité.
Les nations au plus grand potentiel agricole - le Groupe des 20 ou de G20, avec le Brésil, la Chine, l’Inde et l’Afrique du Sud à la tête - restent fermes sur cet aspect et ne veulent pas céder des positions, s’il n’existe pas de réciprocité. Et c’est dans ce cadre que le ministre français d’Agriculture, Dominique Bussereau, a défini comme "prédatrices" les "grandes puissances agro-alimentaires", comme, l’Argentine, le Brésil, l’Australie et la Nouvelle Zélande.
Le fonctionnaire français [Qui ne manque pas de mauvaise fois, El Correo] a assuré que "si on laisse entrer des bovins brésiliens sans droit de douane sur le sol européen, ce serait la fin du bétail français".
Et par la suite il a ajouté que, les quatre nations mentionnées "sont des pays qui aimeraient venir sur nos marchés, que nous baisserions nos droits douaniers sans donner la plus petite contrepartie pour que nous entrions dans leurs territoires", dans des déclarations à la radio [1]
Pour ce motif, le ministre français a justifié la fermeté de son pays et de tout le "Vieux Continent" dans la négociation de l’OMC, puisque, comme il a expliqué, "il existe un système communautaire" et "abattre les frontières" supposerait "la destruction d’une partie de l’agriculture" européenne.
Un court regard chez nous, ajoutée à la lecture régulière des journaux, pourrait mettre noir sur blanc l’ "authentique" prédation.
En Argentine, la plus grande chaîne de supermarchés est d’origine française : Carrefour.
Quand ils ont débarqué avec leur marque propre, ils ont pris la première place, cependant, ils ont acquis la chaîne Norte - qui avait achetée à son tour à la chaîne TIA- et ils ont d’emblée acquis une position tellement dominante que dans toute autre nation développée, cela aurait été un motif de sanction.
Cette année, il se peut qu’il y ait des nouvelles sur le marché automobile. Le modèle le plus vendu depuis une décennie était la Volkswagen Gol, mais il semble que fin 2007, sa place sera occupée par la Renault Clio.
L’entreprise chargé de fournir le service d’eau potable et d’égouts à 14 millions de personnes dans la ville de Buenos Aires et sa banlieue, était le groupe d’origine française Suez [Via Aguas Argentinas, El Correo]. Le Gouvernement argentin lui a enlevé la concession parce que cette compagnie n’a jamais rempli les obligations promises dans le contrat d’appel d’offres.
Jusqu’à il y a trois ans, l’entreprise Telecom de Argentina était la propriété de France Telecom, jusqu’à ce qu’elle ait vendu sa participation à une famille argentine.
Une des plus grandes entreprises qui extrait le pétrole et le gaz en Argentine est la française Total, dans un pays qui s’achemine vers la non autosuffisance. Et au niveau mondial, la compagnie française est aux premiers rangs dans la vente de combustibles en Europe et en Afrique.
Les villes Buenos Aires et Rosario sont séparées par presque 400 kilomètres. En 2009 on pourrait parcourir cette distance en moins de deux heures, dans un train à haute vitesse fabriqué par Alstom, multinationale dont le siège est à Levallois-Perret, à coté de Paris. À cette vitesse, le voyage ressemble beaucoup au vol dans un Airbus A400 d’Aerolineas Argentinas - assemblé à Toulouse -, à celui d’un Mirage, d’un Super-Etendard ou d’un missile Exocet, de même origine.
Les produits laitiers en Argentine, grand producteur dans ce segment, sont divisés entre deux poids- lourds : la coopérative Sancor et l’entreprise La Serenisima - presqu’entre les mains de la française Danone- tandis que l’ancien Bagley est déjà tombée dans les tentacules de l’entreprise déjà mentionnée, qui est curieusement née à Barcelone. Les chèques alimentation, essence et restaurant distribués aux argentins sont gérés par l’entreprise Accor, qui est aussi propriétaire d’hôtels de luxe. Et dans le secteur viticole, leur présence est majoritaire.
Mais il semble que pour le ministre français cette "présence" dans nos pays n’est pas suffisante. Et en plus de cela, nos nations sont "prédatrices". Mais n’importe autour de nous, ou qui lit habituellement les journaux, peut dire sans crainte de se tromper : la prédation n’est pas argentino-brésilienne, mais tout le contraire.
Traduction de l’espagnol pour El Correo de : Estelle et Carlos Debiasi
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