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Un texte du Mouvement pour la Paix, la Souveraineté et la Solidarité entre les Peuples (Mopassol)
Le récent massacre de membres de la communauté Miskita dans le Rio Patuca, au Honduras, le 11 mai dernier quand des hélicoptères de l’agence antidrogue des USA (DEA) on tirés sur un canoë dans lequel voyageaient des paysans, tuant deux femmes enceintes, tuant deux hommes (un adolescent de 14 ans sous les yeux de sa mère et un jeune homme de 21 ans NdT) et blessant grièvement 4 autres personnes, met en évidence non seulement la continuité du terrorisme d’état développé par le coup d’état militaire de juin 2009 contre le président Manuel Zelaya mais aussi la tragique occupation militaire nord-américaine dans ce pays.
Derrière cette attaque, au sujet de laquelle on « enquête » à Washington –selon de qui se dit – il n’y a pas seulement la mise en évidence de la militarisation étasunienne du Honduras, avec 5 bases et centre d’opérations en plus de Palmerola (stratégique pour la 4ème flotte) mais aussi qu’il s’agit d’une attaque directe contre les miskitos pour faciliter l’occupation de la zone et imposer un corridor mésoaméricain pour les agro combustibles.
Les assassinats quotidiens de paysans, dirigeants syndicaux et politiques, de professeurs, d’étudiants et de journalistes – pour lesquels on compte 25 assassinats depuis le début de 2010 – démontrent que l’actuel gouvernement de Porfirio Lobo, surgit d’élections convoquées et contrôlées par les militaires putschistes de juin 2009, est seulement la continuation de cette dictature. Les assassinats commis par les forces d’occupation, dans ce pays sont quotidiens et mettent en évidence que c’est là le projet-scénario des Etats-Unis pour l’Amérique Latine, si nous les laissons faire. Le taux de criminalité atteint 86,5 pour cent mille habitants. Ce qui donne une estimation de 700 homicides mensuels et quelques 20 victimes par jour. 55% des homicides se produisent dans la zone nord du pays (Atlantico, Cortès et Francisco Morazon). 84,6 sont dus à des armes à feu. Et quasi 28 pour cents impliquent la participation de sicaires.
On sait qu’il y a des conseillers israéliens, des paramilitaires et des sicaires colombiens depuis un accord des putschistes avec l’ex président de Colombie Alvaro Uribe, il y a également des ex militaires argentins et de la Fondation Uno America, qui ont participé activement au coup d’état. Des centaines de personnes ont été emprisonnées et torturées. Mais à ne pourvoir contraindre la résistance à plier et à comprendre qu’ils n’ont pas la possibilité de gagner de nouvelles élections, la répression s’intensifie chaque jour. Nous ne pouvons laisser le peuple Hondurien seul. C’est notre devoir de manifester notre solidarité avec les dénonciations énergiques que font les organisations populaires, dénonciations que la grande presse passe sous silence.
Le plus grave dans le cas des Miskitos, ce fut la tentative de justification de ces crimes de la part du Directeur de la Police Nationale, Ricardo Ramirez Cid, qui dit « qu’il y eut un échange de tirs sur les lieux. » Même quand il fut démontré que les victimes étaient désarmées er que les survivants hospitalisés à La Ceiba racontèrent qu’on les canarda sans courir de danger avec des mitraillettes et des grenades. La même chose se produit avec les crimes et menaces contre les paysans du Bas Aguan. Le peuple Miskito est l’un des plus frappé par la tragédie de l’occupation de ce pays centre-américain, et aussi par la corruption policière et militaire relative au narcotrafic, en plus du féodalisme régnant dans cette zone du pays, à quoi s’ajoute une énorme pauvreté. Il y a plus de 1700 estropiés et des dizaines de morts dans la communauté miskita.
Le quotidien New York Times dans son édition du 5 mai publie un article signalant que « l’armée des Etats-Unis se servant des leçons des conflits de la décade précédente (Irak) dans la guerre qui se déroule dans la forêt miskita a construit un campement (centre opératif) peu connu du public mais avec l’appui du gouvernement du Honduras. » L’article cité reconnaissait l’installation de trois « bases d’opérations avancées » situées à Mocaron, Puerto Castilla et El Aguate.
Le commando Sud du Pentagone est en train de patronner dans toute l’Amérique Centrale ce qu’il appelle des « états défaillants » pour justifier les interventions au nom de la sécurité nationale, le vieux schéma par lequel ils semèrent des dictatures sur tout le continent au 20ème siècle. Dans cette même optique sont orientés « les accords de sécurité » que les Etats-Unis établissent avec les pays de la région.
A la situation du Honduras qui s’aggrave chaque jour additionnant déjà des milliers de morts, s’ajoute la tragédie du Mexique sur laquelle s’étend un silence complice. Dès que le Mexique eut signé avec les Etats-Unis le plan Mérida en 2006 (une réplique du plan Colombie) et que Washington envoya des armes et des conseillers pour guerre supposée être contre le narcotrafic plus de 55 mille personnes ont été séquestrées et assassinées de manière atroce, semant la terreur dans le Nord de ce pays. Il y a quelques 10 000 disparus. Les forces armées interviennent directement dans le conflit et personne n’ignore à ce stade des évènements que la majorité des morts n’ont rien à voir avec le narcotrafic et que les États-Unis fournissent des armes aux groupes paramilitaires comme les Zetas, comme il fut démontré dans une enquête sur l’ Opération Castaway (opération naufrage) ou Rapido ou Furioso.
C’est supposé être une opération sous couverture de la DEA pour livrer des armes et « découvrir » les chemins de la contrebande. Mais ces armes ont fini dans les mains des paramilitaires mexicains, qui s’entraînent en torturant les populations civiles et avec des immigrants qui se dirigent vers les Etats-Unis et sont assassinés et dépecés, comme on l’a découvert avec l’apparition de cadavres en différents lieux.
Le Mexique a été converti en état défaillant et chaotique qui selon les politiciens républicains menacent à présent la sécurité des Etats-Unis, et pour autant pourrait être passible d’une intervention, spécialement si lors des prochaines élections ceux qu’ils ont « élus » ne gagnent pas. Les armes des EU allèrent aussi aux « maras » créées dans ce pays et ensuite envoyées dans leur pays d’origine, tant aux Salvador qu’au Honduras et au Guatemala avec pour fin d’y maintenir le crime et le chaos.
Au Honduras sous le terrorisme d’état masqué et au Guatemala où le féminicide et la violence du vieux militarisme et paramilitarisme contrinsurrectionnel se sont intensifiés avec l’arrivée à la présidence d’un officier des « Kaibilies » la force spéciale la plus brutale de tous les temps, formée aux USA et responsable de crime de lèse humanité et de disparition de villages entiers, dont les populations firent éliminées.
Ceci comprend le chiffre de plus de plus de 90 000 disparus pendant les dictatures militaires guatémaltèques, le plus élevé d’Amérique Latine surtout si l’on tient compte d’une population de moins de 10 millions d’habitants.
Cela fait partie de la réalité de l’Amérique du Sud à laquelle il faut ajouter le gouvernement de droite du Panama qui a déjà commis des tueries d’indigènes, des persécutions de travailleurs et signé avec les EU des traités pour l’installation de douze bases militaires et centre opératifs qui couvrent tout ce pays, qui avait réussi à se libérer du Commando Sud en 1999
La tragédie sans fin en Amérique Centrale se poursuit avec l’occupation virtuelle de la Colombie avec pour le moins 8 bases militaires étrangères et un terrorisme d’état masqué depuis des années et à présent une supposée ‘Démocratie de Sécurité » dans laquelle se poursuivent les tueries militaires et paramilitaires jour après jour et est bloqué tout processus de paix qui permettrait un véritable changement dans ce pays. La Colombie est le pays d’Amérique Latine qui joint au Guatemala détient le plus haut chiffre de morts et de disparus du continent au cours du 20ème siècle et de celui-ci, le 21ème.
Face à ces réalités auxquelles s’ajoutent les traités de libre-échange signés avec différents gouvernements de la région, l’invasion des Agences des EU sur le continent et la militarisation de la région en croissance, avec les conséquences sociales et politiques que nous vivons, le Mouvement pour la Paix, la Souveraineté et la Solidarité entre les Peuples (Mopassol) appelle les organisations populaires à étendre leur solidarité et réaliser des actions et pressions pour arrêter le massacre des peuples frères et dénoncer les graves dangers d’un approfondissement de l’intervention étrangère, qui inévitablement s’étendra à tout le continent.
Il est temps de dire STOP aux crimes et d’arrêter la guerre de basse intensité, l’invasion silencieuse des fondations du pouvoir impérial et la militarisation qui tentent une recolonsisation régionale modèle du 21ème siècle.
Source :
Traduction de l’espagnol pour « Les états d’Anne » de : Anne Wolff
El Correo. Paris, 29 juin 2012