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28 février 2005

Julian Alvarez (1788-1843)

 

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Quand, arrivant de Londres en 1812, San Martin a foulé la terre argentine, accompagné d’un groupe remarquable de révolutionnaires (Zapiola, Alvear, Holmberg, Chilavert, Vera Arellano, le père Anchoris entre autres) il a été reçu par le chef de la maçonnerie locale qui présidait la "Logia Independencia" (Loge Indépendance), le docteur Julian Alvarez.

Le héros méconnu de la Révolution de Mai

Alvarez était un jacobin partisan de Moreno. Il a travaillé à La Gaceta de Buenos Aires (La Gazette de Buenos Aires), désigné à ce poste par Mariano Moreno, et a dirigé plusieurs centres conspirateurs du libéralisme révolutionnaire, tant de filiation maçonnique qu’éminemment politique, parmi ces derniers le club qui se réunissait au Café De Marcos et à la Sociedad Patriótica (Société Patriotique).

Après le décès prématuré de Mariano Moreno, il eut pour charge de diriger La Gazette mentionnée pendant une brève période. Alvarez a mit San Martin en contact avec trois cadres révolutionnaires qui l’accompagneraient pendant sa campagne de libération : Manuel Guillermo Pinto (1783-1853), José Gregorio Gómez (1780-1876) et le publiciste Bernardo de Monteagudo (1789-1825). Gómez (le "Goyo" Gómez), a été la seule personne a tutoyer le Libertador pendant la campagne émancipatrice. Il provenait de la Loge "San Juan de Jerusalén de la Felicidad de esta parte de América " (Saint Jean de Jerusalem du Bonheur de cette partie de l’Amérique), selon les données apportées par les historiens Vicente Cutolo et A. J. Pérez Amuchástegui.

Alvarez était né à Buenos Aires le 9 janvier 1788. Il appartenait à une famille riche, son père était l’Espagnol Saturnino Alvarez et sa mère, Ana María Perdriel. Cela lui a permis de fréquenter les meilleures écoles, collèges et études tertiaires. L’éducation dirigée par les jésuites, et les enseignements qu’il a reçus au Collège San Carlos, à Cordoba et à Chuquisaca lui ont permis d’obtenir le titre de Théologien, mais en parallèle à ses études sacerdotales, à Chuquisaca, il a lu les livres interdits de Jean Jacques Rousseau, des Encyclopédistes, et les idées des jésuites Mariana et Suárez sur le tyrannicide et le droit de résister à l’oppression.

Il s’agit du héros méconnu de la Révolution de Mai, qui a eu durant les événements de 1810 et dans la décennie postérieure une activité centrale, mais qui a été ignoré par les historiens libéraux, catholiques, révisionnistes ou d’autres tendances, probablement à cause de sa condition de dirigeant maçonnique. Une rue porte son nom dans l’actuelle Buenos Aires, dans le Quartier Nord, mais il est difficile de trouvé quelqu’un - les professeurs d’histoire y compris - qui sache réellement qui il était, ses données biographiques, son activité politique révolutionnaire et son oeuvre comme juriste renommé.

Héros argentin et uruguayen

Julian Alvarez s’est exilé en Uruguay avec sa femme María Pascuala Obes et le reste de sa famille en 1820, au commencement de la guerre civile. À Montevideo il a fondé El Constitucional (Le Constitutionnel), destiné à diffuser la doctrine républicaine et d’institutionnalisation, qui découragera les luttes internes des nouvelles nations.

Comme nul n’est prophète en son pays, en Uruguay, Julian Alvarez est considéré comme un des Pères de la Patrie et, lorsqu’il meurt en 1843, il faut souligner qu’il avait la charge de président de la Court Suprême de Justice de la nation orientale.

Quand a explosé le processus de Mai, il a abandonné la soutane et s’est uni aux révolutionnaires dans leur fraction la plus combative. Ami et collaborateur étroit de Mariano Moreno avec lequel il a travaillé durant les onze mois de journées vertigineuses, il connaissait sûrement les idées du Secrétaire de la Première Assemblée et le célèbre « Plan d’Opérations », écrit par Moreno.

Il est intéressant de constater que quand le Libertador San Martin a mis en oeuvre l’économie de guerre à Mendoza, il s’accordé avec les idées de Moreno, promoteur de l’industrialisation, du protectionnisme économique et d’une sorte d’étatisme.

En tenant compte du fait qu’Alvarez a étroitement travaillé avec San Martin jusqu’en 1820, en effectuant les missions que celui-ci lui a confiées ou en organisant des groupes révolutionnaires ou de choc à Buenos Aires, il est aussi probable qu’il ai fait le lien entre les idées de Moreno de la période de Mai 1810 et celles de San Martín, à Mendoza, pendant l’organisation de l’Armée des Andes.

Juan Andres Gelly a été un contemporain de Julian Alvarez, et sa biographie est probablement la première écrite sur ce personnage, un an après son décès. Il en a témoigné ainsi par son travail "Apuntes biográficos del Dr. D. Julián Alvarez, président de la Honorable Cámara des Representantes, en el año de su fallecimiento y presidente jubilado de la Excma. Cámara de Apelaciones de la República del Uruguay » (Notes biographiques du Dr D. Julian Alvarez, président de l’honorable Chambre de Représentants durant l’année de son décès et président retraité de l’Excma. Chambre d’Appels de la République de l’Uruguay)
Ultérieurement, Vicente T Caputi (1882-1939), a publié en 1930, les Rememoraciones centenarias. Gestación y jura de la Constitución de la República Oriental del Uruguay (Remémorations centenaires. Gestation et serment de la Constitution de la République Orientale de l’Uruguay) en reproduisant les interventions et les discours de Julian Alvarez à l’Assemblée Constituante uruguayenne de 1829, où le héros du Rio de la Plata a eu une participation active en sa qualité de politicien et de juriste.

L’homme de Mai

Il a été de ceux qui ont approuvé la présentation populaire du 25 mai 1810. En janvier 1811, on l’a nommé fonctionnaire au Secrétariat du Gouvernement de Buenos Aires, aux côtés de Moreno. Plus tard, il a été député pour San Juan à l’Assemblée de 1812-3. Il a été inculpé et emprisonné pour avoir soutenu dans la presse, contre l’Assemblée Générale Constitutive, la nécessité que le pouvoir se concentre en une seule personne. Lorsque s’est installé le « Directorio » (le Directoire) il a été acquitté et remplit alors les fonctions de fonctionnaire au Secrétariat d’État. De 1816 à 1820, il a eu à sa charge la rédaction de la Gazette pour laquelle il a accompli diverses tâches révolutionnaires.

En compagnie d’Alvarez Thomas, il a accompli d’autres tâches face au gouverneur de Santa Fe, Estanislao López. En 1820, confronté au parti « portegnista » (De Buenos Aires) et après avoir été emprisonné pendant une courte durée, il est parti à Montevideo avec sa famille. Mitre a dit du grand homme qu’il était "un très beau personnage, un talent épigrammatique sans amertume, aux écrits faciles bien qu’un peu diffus, nourrit d’études sérieuses, qui répandait dans ses écrits toute la sève exubérante de la jeunesse".

Traduction pour El Correo : Thomas Solorzano

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