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El Correo
Paris, 26 janvier 2006
Le Forum social mondial s’est interrogé mercredi dès le premier jour de débats sur son avenir, Bernard Cassen, le président de l’organisation altermondialiste Attac, pointant son incapacité en six ans d’existence à formuler des alternatives crédibles au modèle néolibéral.
Le premier débat en séance plénière était : " Développement et perspectives des résistances mondiales au néolibéralisme ".
Depuis son origine, le mouvement, qui réunit militants d’associations, d’ONG, de syndicats dans une même dénonciation des conséquences sociales de la mondialisation néolibérale, est divisé sur le contenu à donner à la formule "Un autre monde est possible".
Pour certains, comme les fondateurs brésiliens Chico Whitaker et Candido Grzybowski, l’"alternative" prônée par les forums réside dans la création même d’un espace ouvert de dialogue, d’échange et de débat, dans le respect de la diversité de ses parties prenantes.
"C’est une idée qui a beaucoup de vie et qui peut encore croître", a déclaré M. Grzybowski mercredi à la tribune.
La "tâche stratégique" est aujourd’hui pour les mouvements qui composent le FSM "de nous changer nous-mêmes, changer (pour) une nouvelle culture citoyenne qui nous permette de changer le pouvoir économique", a-t-il estimé.
Selon lui, la principale difficulté est de créer un réel dialogue dans des assemblées réunissant féministes, défenseurs des droits de l’homme, syndicalistes, paysans... quelquefois peu portés à sortir de leurs certitudes.
"Ceci n’est pas un problème de la gauche, c’est un problème propre au forum. Nous devons respecter la diversité, qui est notre force, mais nous devons aussi avancer", a-t-il asséné.
Les forums doivent aussi s’ouvrir davantage aux catégories populaires, touchées de plein fouet par la mondialisation, mais peu représentées dans ces manifestations.
"Où sont les paysans, où sont les indigènes ?", s’est interrogé M. Grzybowski.
L’Equatorienne Irene Leon, du Forum des Amériques, a de son côté, proposé que le FSM définisse des "points de rencontre partout dans le monde" pour "améliorer la lutte", au lieu de se limiter à des débats annuels.