Il n’y a pas que les pauvres qui soutiennent Chavez !

Au Venezuela, une partie non négligeable de la classe moyenne soutient l’action d’un président dit " populiste ".

Par Claude-Maryse Richard, de Paris
MARIANNE n° 387, Journal des lecteurs, semaine du 18 au 24 septembre 2004

Française, j’ai vécu plus de trente ans en Amérique latine, où je suis arrivée comme tant de pied-noirs. Ma proche famille vit encore au Venezuela et soutient la révolution bolivarienne car celle-ci représente les idéaux "liberté, égalité, fraternité" que nous avons appris à l’école française.

Le Cercle bolivarien de Paris, dont je fais activement partie, est composé de Vénézuéliens, de Latino-américains et de Français proches de l’Amérique latine et alter mondialistes.

Je suis donc l’actualité et vous remercie pour vos articles sur Chavez. Néanmoins, il n’est pas exact de dire que la quasi-totalité de la classe moyenne est contre lui et qu’il a pour soutien tous les " desesperados ".

Les choses sont plus complexes.

Il est difficile de comprendre la réalité politique de l’Amérique latine, la misère et l’injustice sociale dont elle souffre.

Les très pauvres ont souvent soutenu par leurs votes l’oligarchie. Ne sachant pas qu’ils ont des droits, ils attendent plus du paternalisme ou du clientélisme que d’une démocratie participative.

Une partie de la classe moyenne, environ 20% plus lucide et plus ouverte au monde, est pour Chavez.

En outre, certains nantis aiment se présenter comme membre de la classe moyenne" alors qu’ils sont plus proches de la grande bourgeoisie.