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19 de enero de 2014

« Honneur, honneur, honneur » à Rigoberta Menchú

 

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Rigoberta Menchú est l’une des plus célèbres représentantes des peuples originaires de notre Amérique. Elle a acquis une notoriété incontestable au niveau mondial. Cette citoyenne guatémaltèque est elle-même une indigène, appartenant au peuple maya-k’iche. Rigoberta est née le 9 janvier 1959 dans le village de Laj Chimel (commune de San Miguel de Uspantán, département du Quiché, Guatemala). Dans ce pays d’Amérique centrale, elle lance une campagne énergique pour dénoncer la répression redoutable exercée par le gouvernement guatémaltèque, caractérisée par une violation systématique des droits humains. Cette violente répression, à l’encontre des paysans et des indigènes guatémaltèques, s’est accrue en 1981. C’est pourquoi Rigoberta a dû s’exiler au Mexique, pays considéré, dans l’histoire latino-américaine et mondiale, comme une terre d’asile pour tout persécuté et exilé politique.

Le Mexique a en effet été un véritable pays d’accueil entre le XIXe et le XXe siècle. De nos jours, dans la plupart des pays d’Amérique Latine, on ne rencontre plus cette situation, caractéristique de la répression exercée par les dictatures. En effet, la démocratie électorale et participative ainsi que les progrès des forces progressistes et révolutionnaires de la région ont bouleversé la scène politique latinoaméricaine.

Cependant, Rigoberta Menchú a réussi à s’imposer comme la représentante des peuples de notre Amérique. Ceux qui ont connu la répression et l’absence de démocratie. Elle est devenue la voix des sans voix. La commémoration du « Cinquième centenaire de la rencontre de deux mondes » lui a notamment servi de tribune. En 1994, elle crée la Fondation Rigoberta Menchú Tum (FRMT) et commence son combat en soutenant le rapatriement des guatémaltèques réfugiés au Mexique. Rigoberta consacra également ces années à lutter pour que justice soit rendue aux milliers de victimes du génocide perpétré par les dictatures qui frappèrent le Guatemala. En outre, elle livra bataille pour la défense des victimes de discrimination et de racisme dans le monde entier.

Le Guatemala fait partie des pays qui ont subi des dictatures sanglantes. On estime que 150 000 personnes ont été assassinées et que 50 000 ont disparu durant la guerre civile. Ce dramatique conflit, conséquence du coup d’état mené par le général Jacobo Arbenz Guzmán contre le gouvernement populaire, en 1954, a duré plus de 40 ans. Il s’est en effet prolongé jusqu’en 1996 environ, année de la signature des accords de paix entre l’Unité révolutionnaire nationale guatémaltèque (URNG) et le gouvernement du pays.

Ainsi, grâce à son action en faveur de la défense et de la promotion des droits humains, et plus particulièrement de ceux des groupes les plus vulnérables tels que les indigènes, Rigoberta Menchú a obtenu, au fil des ans, une reconnaissance mondiale. Son action humanitaire prodigieuse lui a valu d’obtenir de nombreuses récompenses. Elle a notamment reçu à 23 reprises le titre de docteur honoris causa de la part de nombreuses universités telles que : l’université de Columbia (Chicago, États-Unis), le 28 mai 1993 ; l’université de Guadalajara (Mexique), le 28 septembre 1993 ; l’université de Séville (Espagne), le 13 juin 1995 ; l’université DePaul (Chicago, États-Unis), le 16 juin 1996 ; l’université autonome de Madrid, le 27 février 2001 ; et l’université nationale de Quilmes (Buenos Aires, Argentine), le 23 août 2012. Rigoberta Menchú a également obtenu d’autres récompenses prestigieuses : le prix Nobel de la paix, en 1992 ; le prix UNESCO de l’éducation pour la paix, le 20 septembre 1990 ; le prix Prince des Asturies de la Coopération internationale, le 23 octobre 1998, le prix ibéro-américain José Martí, en décembre 2002, ainsi que la décoration de l’ordre de l’Aigle aztèque, attribuée par le gouvernement mexicain.

L’action humanitaire de cette indigène d’Amérique centrale se distingue également par le travail d’éducation et de diffusion effectué dans le domaine des droits humains. Son œuvre écrite est constituée notamment de livres, tels que le célèbre : Moi, Rigoberta Menchú. Cet essai autobiographique, publié en 1983, et coécrit avec Elizabeth Burgos, a été traduit dans plus de 12 langues. D’autres ouvrages méritent également d’être cités : « La nieta de los mayas » (1998) et « Li Mi’n, una niña de Chimel » (2002). Ce dernier, un livre de contes pour enfants coécrit avec Dante Liano, a également été traduit en anglais et en italien.

Et c’est ainsi que l’œuvre de la Docteur honoris causa vient d’être une nouvelle fois reconnue : le 11 décembre 2013, le Conseil universitaire de l’université nationale autonome du Mexique (UNAM), a approuvé la nomination de Rigoberta Menchú en tant que « chercheuse extraordinaire ». Ce titre lui a été attribué en reconnaissance de ses actions en faveur des droits humains des peuples indigènes, de son travail visant à promouvoir l’éducation de ces derniers, ainsi que de sa politique éducative active en faveur de l’inclusion dans le respect à l’intégrité de chaque être humain. Titre mérité pour cette prix Nobel de la paix d’origine indigène. Mais cette reconnaissance fait également honneur à l’UNAM et la place comme principale institution universitaire du monde ibéro-américain en matière d’éthique et d’éducation. Car comme le disait José Martí : « rendre honneur honore ».

Adalberto Santana
Telesur. À Caracas, le 7 janvier 2014

Traduction de l’espagnol pour El Correo par: Ludivine Odoni

El Correo. Paris, le 19 janvier 2014.

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