Accueil > Les Cousins > Amérique Centrale et Caraïbes > HondurasSur ordre de la CIA
Après avoir révéler la participation active de lambassadeur nord-américain Hugo Llorens au coup d
État en Honduras, Roland Valenzuela, ancien ministre du gouvernement de Manuel Zelaya a été assassiné.
Déstabiliser les régimes progressistes fait partie du répertoire classique des ambassadeurs nord-américains accrédités en Amérique Latine. Washington les met en place en fonction dun système de rotation « utile ». Début août, l
administration dObama promeut Larry Palmer au poste d
ambassadeur à Caracas (Venezuela). Cet ancien diplômé de lAcadémie de West Point de New York - centre de formation des élites militaires - a déjà représenté les États Unis au Honduras (2002-2005) où il força l
ouverture totale du marché aux produits américains. Il dirigera ultérieurement la « Fondation interaméricaine » (IAF), une officine proche de la CIA.
Quelques jours avant dêtre accréditer à Caracas, Palmer présenta au Sénat un tableau sombre de la situation du pays : les liaisons entre les membres du gouvernement de Chávez et les paramilitaires sont « évidentes », l
influence cubaine dans larmée « inquiétante » et les travailleurs sociaux se font instruire par des « paramilitaires cubains ». Sa future tache sera de « contrôler la démocratie et la liberté de la presse ». Dans son émission « Aló Presidente » du 8 août, Hugo Chávez demanda à Barak Obama de chercher un autre candidat, Palmer n
ayant pas le profil approprié pour une fonction diplomatique. Selon Philip Crowley, porte-parole de la Maison Blanche, Palmer dispose précisément de « lexpérience nécessaire » afin d
´être un ambassadeur à succès au Venezuela. Au profit de qui ?
Le cas de lambassadeur Larry Palmer ressemble étrangement à celui de Hugo Llorens, diplomate américain d
origine cubaine, dont la venue à Tegucigalpa en 2006 avait fort peu été apprécié par le président Manuel Zelaya, élu en décembre 2005. Dans une interview incendiaire, son ex- ministre Roland Valenzuela révéla le 30 avril, au micro de la radio locale de San Pedro Sula, des détails inédits. Roberto Micheletti, à lépoque président du Congrès et, après le renversement de Manuel Zelaya, dictateur du Honduras, transmis à l
ambassadeur Llorens, par un messager, lébauche d
un décret : « Ambassadeur Llorens, voici le décret que ma fait parvenir Micheletti. Il manque quelques corrections mais votre opinion est urgente ! » C
est précisément par ce décret que Manuel Zelaya, président démocratiquement élu du Honduras (206-2009), fut dérogé dix-huit jours plus tard. Llorens : « Le paragraphe dans lequel le président Zelaya est accusé avoir violé lÉtat de droit, n
est pas bien argumenté, il faut le mettre plus en évidence. Appelez MarcIa Villeda pour quelle obtienne ces documents. » Marcía Villeda, á l
époque et actuellement, députée du parti libéral, appartient à lune des plus riches familles hondurienne, propriétaire de grands médias. L
ambassadeur rédigea plusieurs instructions. Il précisait par quels arguments discréditer lenquête publique qui demandait aux honduriens s
ils désiraient voter le 28 juin 2009 (date des élections présidentielles), une nouvelle Assemblée constituante.
Si les actions de Washington et du Pentagone, par lentremise de sa base militaire à Palmerola, pour soutenir le coup d
État était avérées avant lentretien de 90 minutes, les documents révélés par Valenzuela ont montré à quel point l
ambassadeur Hugo Llorens, dorigine cubaine, a participé activement á ces événements.
Jacqueline Foglia Sandoval a coordonné et organisé le putsch. Roland Valenzuela relate qu
elle oublia ces documents au bar dun hôtel de San Pedro Sula. Le barman les remis à l
ex-ministre pour le développement rural du gouvernement Zelaya, médecin généraliste dans le civil. Diplômée de lacadémie militaire West Point de New York, attachée militaire à l
ambassade du Honduras aux États-Unis et membre active dans larmée hondurienne, Sandoval dirigea jusqu´en mars 2009 l
université de Zamorana, à Tegucigalpa. Celle-ci est financée par lUSAID, officine dont les liens avec la CIA sont prouvés. « Sandoval a la carrière typique d
une employé de la CIA » affirme pour Junge Welt le journaliste canadien expert des services secrets et auteur, Jean-Guy Allard.
« Le Président na jamais pu retourner dans son pays parce que les États-Unis nous ont trahi. Ils nous ont toujours trahi » affirma l
ex-ministre de Zelaya en conclusion de son entretien. Roland Valenzuela ne pourra pas déposer devant la Commission pour la vérité du Front National de Résistance Populaire du Honduras. Le 15 juin il a été tué par une balle dans le dos, par un « homme daffaire ».
Pour écouter l
interview radio de Roland Valenzuela cliquer ici : Août 2010.