Portada del sitio > Los Primos > América Central y Caribe > Honduras Manuel Zelaya, candidat de l’opposition, élu nouveau président.
Manuel Zelaya du Parti libéral (PL, opposition de droite) a remporté dimanche l’élection présidentielle au Honduras en battant Porfirio Lobo, candidat du Parti national (PN, droite) au pouvoir.
Par Arturo GUDINO
AFP. Tegucigalpa, le lundi 28 novembre 2005
Le président du Tribunal suprême électoral du Honduras, Aristides Mejia, a confirmé lundi matin la victoire de Zelaya: "Le Honduras a un président et c’est M. Zelaya", a déclaré M. Mejia, interrogé par une chaîne de télévision hondurienne. Il a indiqué se baser sur un échantillon "scientifique" des bulletins de vote.
Porfirio Lobo, actuel président du parlement, n’a pas reconnu sa défaite.
Un sondage sortie des urnes diffusé dans la soirée de dimanche avait déjà conclu à la victoire de M. Zelaya, un riche éleveur de 53 ans, avec 47,3% des voix contre 42,34% pour son rival, après le dépouillement de 422.949 votes sur un total de 3,9 millions d’électeurs inscrits.
Peu après la publication du sondage, Manuel Zelaya a proclamé sa victoire: "La raison l’a emporté sur la haine", a-t-il lancé devant ses partisans.
Lundi, des milliers de personnes ont manifesté leur joie dans les rues de Tegucigalpa et San Pedro Sula (la deuxième ville du pays) en agitant des drapeaux bleu et blanc du PL.
Lors du scrutin, 128 députés, 298 maires ont été également élus mais les résultats définitifs n’étaient pas connu lundi matin.
Parlant depuis son village natal de Catacama, 200 km à l’est de Tegucigalpa, Zelaya s’est dit porteur d’un "message de solidarité, pas d’un message de vengeance", après une campagne électorale très virulente entre les deux principaux candidats.
"Une nouvelle ère de transparence vient, une ère de justice pour le Honduras (...) Le peuple dans les urnes ne leur a pas pardonné (aux membres du gouvernement du président sortant Ricardo Maduro) les fautes qu’ils ont commises", a-t-il ajouté.
"Nous allons établir un véritable programme pour éradiquer le fléau du crime, des gangs armés ("maras"), de la délinquance et des "mareros" à col blanc qui se déplacent en voitures blindées et à bord d’avions de luxe", a prévenu Zelaya.
Zelaya a promis de réprimer les "maras", les gangs armés de jeunes délinquants, mais aussi de leur ouvrir de nouveaux horizons et la possibilité de se réintégrer dans la société.
"Le Honduras a besoin d’un changement important (...) que seul le pouvoir citoyen pourra lui donner", a souligné ce partisan d’une plus grande participation des citoyens à la prise de décision dans le pays.
Le Honduras est l’un des pays les plus déshérités du continent avec 80% de la population qui vivent en dessous du seuil de pauvreté.
M. Zelaya a annoncé d’autre part son intention de multiplier par deux le nombre de policiers -10.000 actuellement pour sept millions d’habitants- pour combattre la délinquance et de généraliser la peine de prison à perpétuité.
Il a aussi promis la création de 100.000 emplois par an, l’éducation gratuite et la réduction des prix du carburant.
Manuel Zelaya, grand propriétaire terrien et éleveur, a occupé dans le gouvernement de Carlos Flores (1998-2002) le poste de ministre du Fonds hondurien d’investissement social (FHIS), organisme chargé de mener des projets de développement avec l’aide étrangère ou des fonds publics.