Haïtie
Les autorités interdisent une manifestation antigouvernementale

Par l’Agence France-Presse
Port-au-Prince, Le jeudi 22 janvier 2004

Les autorités haïtiennes ont interdit jeudi la tenue à Port-au-Prince d’une manifestation d’étudiants qui voulaient réclamer la démission du président Jean Bertrand Aristide, mais elles ont autorisé une manifestation d’étudiants pro-Aristide.

Les étudiants proches de l’opposition n’ont pu gagner les rues pour manifester et ont dû rester à l’intérieur de la cour de la Faculté de Médecine ou devant le bâtiment, aux abords duquel se tenaient des éléments de la police anti-émeute.

Ces derniers ont tenu à l’écart, en utilisant à une occasion des grenades lacrymogènes, des partisans du parti au pouvoir qui tentaient de s’approcher de la faculté.

Par contre, une manifestation d’étudiants pro-Aristide a pu se tenir sans difficulté à Port-au-Prince. Quelque mille cinq cents étudiants favorables au chef de l’État ont pu marcher dans les rues, réclamant le respect de son mandat présidentiel de cinq ans (2001-2006) et que les écoles restent ouvertes.

L’opposition demande la fermeture des écoles et encourage les parents à ne pas y envoyer leurs enfants tant que le chef de l’État n’aura pas quitté le pouvoir.

Dans la ville côtière des Gonaïves (nord-ouest), une fusillade a opposé la police et des opposants armés, membres du Front de Résistance Révolutionnaire de l’Artibonite (ex-armée Cannibale, proche du pouvoir, passée à l’opposition depuis l’assassinat de son chef en septembre dernier). Il n’y a pas eu de victimes.