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Par Michael Norton
Presse Canadienne. Ottawa, le 20 février 2004
Une délégation internationale doit se rendre samedi en Haïti, rencontrer le président Jean-Bertrand Aristide pour tenter de le persuader de se plier aux demandes de la communauté internationale afin de mettre fin aux affrontements dans son pays, a annoncé jeudi le ministre canadien des Affaires étrangères Bill Graham.
Cette délégation sera composée de représentants du Canada, de la France, des États-Unis, de l’Organisation des États américains (OEA), de l’ONU et de la Caricom, la Communauté des Caraïbes.
Par ailleurs, l’OEA a approuvé jeudi une résolution exprimant son « ferme soutien » au gouvernement de Jean-Bertrand Aristide dans ses efforts pour « rétablir l’ordre public par des moyens constitutionnels ».
Toujours jeudi, le secrétaire d’État américain Colin Powell a annoncé que le plan préparé par les États-Unis et d’autres pays pour sortir de la crise pourrait être présenté au gouvernement haïtien et aux dirigeants de l’opposition dès vendredi.
Selon le chef de la diplomatie américaine, ce plan ne prévoit pas la démission d’Aristide avant février 2006, date de fin de son mandat. Colin Powell a néanmoins ajouté que Washington ne s’opposerait pas au retrait du président haïtien si celui-ci prenait cette décision en collaboration avec l’opposition.
Sur le terrain, des personnes affamées ont pillé un entrepôt de nourriture rebelle aux Gonaïves après avoir été refusées à la distribution de nourriture. Par ailleurs, selon des témoins, des coups de feu ont été échangés mercredi entre des rebelles et des résidents armés, alors que des habitants de la ville se voyaient refusés l’accès aux rations alimentaires.
Jeudi, plusieurs milliers de personnes ont défilé dans les rues des Gonaïves pour manifester leur soutien aux rebelles, certaines brandissant des machettes et des armes à feu.
Enfin, deux équipes de l’ONU se sont rendues jeudi dans le nord d’Haïti, en proie aux troubles, a annoncé l’OCHA, le bureau pour la coordination des affaires humanitaires. Après une évaluation de la situation à Cap Haïtien et Port-de-paix, elles devaient regagner Port-au-Prince le jour même. L’objectif est de coordonner toutes les actions humanitaires dans la zone.
Washington envoie une équipe de militaires
Par Agence France-Presse
Washington et Port-au-Prince, jeudi 19 février 2004
Le Pentagone a annoncé l’envoi d’une mission militaire en Haïti chargée d’évaluer la sécurité dans le pays et celle des diplomates américains.
Cette annonce intervient au moment où le président Jean-Bertrand Aristide s’est déclaré « prêt à donner sa vie » pour défendre Haïti, soulignant par là qu’il se refuse à abandonner le pouvoir. « Je suis prêt à donner ma vie si c’est ce qu’il faut pour défendre mon pays », a lancé Aristide, au 14e jour de l’insurrection qui a déjà fait plus de 60 morts.
« Si les guerres coûtent cher, la paix peut-être encore plus chère », a-t-il lancé, après avoir refusé l’offre américaine d’organiser des élections anticipées et de permettre à une équipe provisoire de diriger le pays entre temps.
Aristide, qui a survécu à trois tentatives d’assassinat et un coup d’État, ne cesse de réaffirmer qu’il ne quittera pas le pouvoir avant le terme de son mandat, le 7 février 2006. « Nous protègerons notre mandat en faisant face au terrorisme par les voies légales », a-t-il déclaré une nouvelle fois, au cours d’une cérémonie d’hommage aux policiers tués dans l’insurrection.