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15 janvier 2003

Giuliani s’attaque à la criminalité à Mexico

 

Par Paul Rutler
Agence France-Presse
Mexico

Rudolph Giuliani va s’attaquer, à la demande des dirigeants de Mexico, à l’immense criminalité de cette mégalopole de 22 millions d’habitants, mais sa politique de « tolérance zéro » y sera autrement plus dure à appliquer qu’à New York où il avait si bien réussi comme maire.

L’ancien maire de choc de New York est arrivé accompagné d’une impressionnante escorte dans la brume et la pollution de la capitale, au milieu de la nuit de lundi à mardi. Entouré de pas moins de 11 voitures chargées de policiers armés jusqu’aux dents, il a fait un premier petit parcours des quartiers « chauds », en fait pauvres et sales, déserts et sinistres, avant de gagner un lieu sûr pour y dormir quelques heures.

Dans l’après-midi de mardi, il a expliqué à la presse, dans le flamboyant nouvel hôtel « Sheraton Centro Historico », comment il compte procéder.

« Notre but est de donner le meilleur conseil possible aux Mexicains », a-t-il dit. « Bon, on veut pas donner l’impression d’être ici comme des gens qui voudraient avoir le rôle d’être des consultants. On est là pour donner le meilleur conseil possible », a insisté M. Giuliani, dont la firme, la « Giuliani Partners », a exigé 4 millions de dollars de consultation, plus les frais.

Cette somme sera en partie financée par d’importants hommes d’affaires mexicains, tel Carlos Slim, l’homme le « plus riche d’Amérique latine ».

« Bien qu’il s’agisse de ma première visite ici, a encore souligné M. Giuliani, j’ai déjà envoyé des hommes pour y faire un travail intensif (en décembre, ndlr), et ce n’est là que le début d’un long processus », a ajouté M. Giuliani.

Quant à la corruption au Mexique, a encore ajouté l’ex-maire, c’est « quelque chose que vous, les Mexicains, devez encore évaluer ». « Ce n’est pas unique, et j’ai eu une expérience de ce genre avec la police de New York », a enfin dit M. Giuliani qui ne restera que deux jours à Mexico.

Devenu « consultant de choc » après les attentats du 11 septembre à New York, Rudolph Giuliani, auréolé dans tous les médias de ses actions, avait été embauché en octobre par le maire de Mexico, Andres Lopez Obrador, pour tenter de mettre de l’ordre, par ses conseils, dans une ville que seul Bogota dépasse pour le taux de criminalité.

Mais son engagement avait aussitôt suscité une vive polémique dans un pays de 100 millions d’habitants où l’on n’aime pas beaucoup les interventions étrangères, surtout celles, dit-on ici, des « gringos » voisins. Même l’Archevêché de la capitale s’était empressé de faire part de son « inquiétude face aux violations des droits de l’Homme que pourrait entraîner l’application musclée des mesures de sécurité » prônées par le système Giuliani.

Mexico « en est là où en était New York au début des années 1990 en matière de criminalité », rétorquait un communiqué de la « Giuliani Partners », la société de conseil fondée par le « Maire de l’Amérique » au début de l’année.

Probablement pire : 496 délits graves enregistrés par jour, soit dans la réalité quatre fois plus, les victimes ne les rapportant même plus, convaincues de l’impunité des coupables. Sans compter les enlèvements : vingt enfants y disparaissent par jour, certains pour une demande de rançon, les autres jetés dans le cercle de la prostitution de la mendicité ou de la drogue.

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