Accueil > Les Cousins > Venezuela > Fin d’un accord militaire entre le Venezuela et les Etats Unis
Le président vénézuélien Hugo Chavez a annoncé dimanche la rupture d’un accord militaire avec les États-Unis prévoyant des échanges d’instructeurs, accusant des responsables de l’armée américaine d’avoir critiqué son gouvernement et l’armée vénézuélienne.
Par l’Agence France-Presse
Caracas, le dimanche 24 avril 2005
M. Chavez a décidé le départ des instructeurs militaires américains actuellement en activité sur des bases vénézuéliennes et la suspension illimitée des opérations conjointes. « Nous avons vu qu’une partie d’entre eux (les instructeurs) font une "petite campagne" à l’intérieur de l’institution militaire vénézuélienne et nous ne pouvons pas le permettre », a déclaré M. Chavez, dans son programme télévisé hebdomadaire « Allo Président ».
Il a affirmé que des militaires américains « parlaient mal du président du Venezuela, de la supériorité militaire vénézuélienne et émettent des jugements sur le pays, c’est pourquoi nous les avons fait partir ».
« Sont également suspendus tous les échanges d’officiers avec les États-Unis jusqu’à qui sait quand », a ajouté M. Chavez, en indiquant avoir informé l’armée de ses décisions.
« Il vaut mieux qu’ils s’en aillent jusqu’à ce que nous puissions avoir des relations transparentes, de claire coopération, avec les autorités américaines comme celles que nous entretenons avec pratiquement tous les gouvernements de la planète », a ajouté M. Chavez.
L’ambassade américaine à Caracas avait annoncé vendredi la suspension de l’accord militaire, signé il y a 35 ans entre le Venezuela et les États-Unis dans un communiqué qui qualifiait la décision de M. Chavez de « soudaine ».
La suspension concerne quatre instructeurs américains qui donnaient des cours sur des bases vénézuéliennes et à environ 90 officiers vénézuéliens qui étudient aux États-Unis.
L’ambassadeur américain à Caracas William Brownfield a regretté cette décision, affirmant que les États-Unis sont « prêts et disposés à maintenir une relation d’échange militaire entre les deux pays ». « Mais si le gouvernement ne veut pas notre participation, c’est une décision souveraine qui n’est pas de notre ressort », a-t-il déclaré à Globovision.
Les relations entre le Venezuela et les États-Unis se sont nettement tendues depuis le début de l’année, M. Chavez accusant à plusieurs reprises Washington de vouloir le renverser ou le tuer.
Une militaire américaine arrêtée puis libérée au Venezuela
Le président vénézuélien Hugo Chavez a déclaré dimanche qu’une militaire américaine avait été arrêtée puis libérée il y a quelques mois pour avoir avoir photographié clandestinement une base de l’armée vénézuélienne.
Par l’Agence France-Presse
Caracas, le dimanche 24 avril 2005
M. Chavez, qui parlait lors de son émission radiotélévisée hebdomadaire « Alo Presidente », n’a pas cité le nom et le grade de cette militaire, mais a déclaré disposer de copies de documents certifiant qu’elle était officier dans la marine américaine.
« Nous l’avons mise là où nous devions la mettre. Si elle ou un quelconque officier des États-Unis recommence à se livrer à ces activités, il sera fait prisonnier et traduit en justice au Venezuela », a averti le président Chavez.
Il a déclaré que la militaire américaine avait été appréhendée alors qu’elle photographiait une base de blindés de l’armée située à Valencia, une ville du centre du Venezuela.
Le président Chavez a indiqué que deux journalistes américains présumés avaient également été arrêtés alors qu’ils photographiaient la raffinerie d’El Palito, située dans l’État de Carabobo, à 100 kilomètres au nord-est de Caracas, et qu’ils avaient ensuite été libérés.
Il n’a pas dit si son gouvernement avait demandé des explications à Washington sur la présence de citoyens américains sur ces sites.
M. Chavez a laissé entendre que cette présence était liée aux intentions que les États-Unis auraient, selon lui, d’envahir le Venezuela pour s’approprier ses richesses pétrolières.
« Il y a des gens qui disent que Chavez est fou, qu’il parle d’une invasion du Venezuela par les États-Unis. Le pétrole, camarade, le pétrole ! », s’est exclamé le président vénézuélien.
M. Chavez a appelé ses partisans à former des unités de réserve militaire « pour défendre la patrie contre toute agression, de toute entreprise démente ».
Le Venezuela et les États-Unis ont des relations tendues depuis que M. Chavez est arrivé au pouvoir en 1999 et a accusé Washington d’avoir soutenu le coup d’État qui l’a éloigné du pouvoir pendant deux jours en 2002. La Maison-Blanche qualifie ces accusations de ridicules.