Accueil > Empire et Résistance > « Gringoland » (USA) > Etats Unis veut toujours forer du pétrole dans une réserve de l’Alaska
Agence France-Presse
Washington. Le jeudi 25 mai 2006
La Chambre des représentants des Etats Unisa voté une nouvelle fois jeudi pour l’ouverture d’une réserve naturelle de l’Alaska, l’ANWR (Arctic national wildlife refuge), à des forages pétroliers, une mesure poussée depuis plus de dix ans par le parti républicain.
Par 225 voix contre 200, avec l’apport d’une trentaine de voix de l’opposition démocrate, la Chambre des représentants a voté pour autoriser les forages dans l’ANWR.
« Ce n’est pas une parade absolue pour les problèmes énergétiques de l’Amérique, mais cela représente une des principales composantes de l’équation entre offre et demande, qui semble paralyser la gauche américaine depuis plus de dix ans », a souligné le républicain Richard Pombo, l’un des principaux partisans de cette initiative.
C’est la 12e fois depuis 1995 que la Chambre des représentants vote en faveur des forages pétroliers dans l’ANWR, une des promesses de la première campagne présidentielle du président George W. Bush en 1995.
La majorité républicaine avait cru l’an dernier trouver le moyen de déjouer l’opposition au Sénat d’une coalition de démocrates et de républicains modérés opposés à cette mesure en l’inscrivant dans un texte budgétaire, mais cette manoeuvre avait échoué dans les derniers jours de la session, quelques jours avant Noël.
L’ANWR, riche de plus de 36 espèces de mammifères, caribous, grizzlis ou ours blancs, 180 espèces d’oiseaux et 36 de poissons, compte 77.000 kilomètres carrés, dont 800 hectares seraient affectés par les forages.
Selon les partisans des forages, l’ANWR renfermerait 10,4 milliards de barils de pétrole, ce qui serait le double des réserves pétrolières avérées du Texas (sud), et pourrait produire jusqu’à 1,5 million de barils par jour, « presque autant que ce que nous importons d’Arabie Saoudite tous les jours ».
L’organisation écologiste Sierra Club souligne de son côté qu’il faudrait attendre 10 ans avant d’extraire la première goutte de pétrole de l’ANWR , et que même dans 20 ans le gisement représenterait 0,8% de la production pétrolière mondiale, et 3% de la consommation nationale, faisant baisser le prix de l’essence d’un cent seulement.