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Le Brésil est le pays plus vaste (plus de huit millions de kilomètres carrés, presque quatre fois la taille de l’Argentine, presque huit fois celle du Mexique) et est le plus peuplé, avec 194 millions d’habitants. C’est aussi le pays le plus inégal de l’Amérique Latine et du monde, puisque moins d’un pour cent des habitants possède la moitié de la richesse totale. Quand les portugais, les hollandais et les français ont commencé il y a 500 ans à coloniser le Brésil, il y avait une population indigène estimée entre deux et cinq millions. À peine cent ans après, seulement 200 000 restaient. L’importation massive d’esclaves noirs a créé une société qui produisait dans des plantations pour exporter sur le marché capitaliste et a fondé un capitalisme basé sur l’esclavage ; celui-ci a été aboli bien après tous les autres pays du continent et, par conséquent, le racisme a profondément marqué une société dont l’élite est blanche (en réalité, métissée).
Dès les années 1980, le pays a connu un grand changement : a émergé une centrale syndicale de masses, indépendante de la dictature militaire (la CUT) et est né un parti de masses, le Parti des Travailleurs (PT), à partir des syndicats, des organisations paysannes et des communautés écclésiales de base, avec l’appui des gauches. Un symbole de ce changement fut l’arrivée au gouvernement, en 2003, d’un ex-paysan métis du Nordeste sec, émigré à la ville et devenu tourneur et syndicaliste. Bien qu’il ne changeât pas la structure économique et sociale ni la politique néolibérale appliquée par les gouvernements précédents orientés par le FMI, oui il y a introduit des changements sociaux significatifs, surtout pour les plus pauvres et il a modifié, de surcroît, le personnel politique de l’appareil étatique.
Cinquante millions de brésiliens, surtout ceux du Nordeste, ont ainsi échappé à la faim et à la misère et ont commencé à avoir quelque chose, en plus des droits et de la dignité. Les classes moyennes urbaines ont souffert en revanche des effets de la continuité majeure des politiques qui favorisent le capital financier et l’agroindustrie exportatrice et, qui dans quelques cas, ont réduit les revenus réels (comme dans le cas des fonctionnaires). En même temps, le PT s’est transformé, puisque sa fusion virtuelle avec l’appareil étatique, en y occupant des postes décisifs, a favorisé le développement de la corruption et de l’aile la plus conservatrice et partisane d’accepter toute sorte de concessions pour obtenir des postes dans les centres du pouvoir.
En paraphrasant les féministes qui affirment justement qu’ « aucune femme ne naît pour être pute », on peut dire que personne ne naît non plus pour être bureaucrate. La bureaucratie est une race intermédiaire et parasitaire qui se développe quand a enflé artificiellement l’appareil étatique grâce au clientélisme politique (« je te donne un petit poste et tu me donnes ton vote »). Il est possible parce qu’il y a une acceptation généralisée de l’idée de ce que l’appareil étatique appartient à celui qui l’occupe et, par conséquent, il peut mettre à l’intérieur de celui-là « des gens sûrs », et parce qu’il n’y a pas de contrôle démocratique massif sur son fonctionnement. Les syndicalistes et les militants qui sont admis dans l’appareil étatique, à ce qu’on suppose pour le réorienter et le diriger, sont avalés par la logique bourgeoise de celui-là et tentés par les privilèges individuels et de clique. L’unique vaccin est une solide conception éthique anticapitaliste.
Mais le PT est né comme la somme de syndicalistes combatifs, socialchrétiens, démocrates antidictatoriaux, ex-maoïstes, ex-staliniens, ex-trotskistas et il n’avait pas d’orientation anticapitaliste et de formation éthique propre. Lula n’a jamais dit qu’il était anticapitaliste ou socialiste et ceux qui lui ont attribué à lui et à ce parti cette ligne, ont perdu leurs illusions parce qu’ils s’étaient préalablement réjouis. Le PT et son gouvernement ont été , sont des réformistes favorables aux plus pauvres, mais pas des ennemis du grand capital. C’est pourquoi Plinio Sampaio, un ex-dirigeant du PT et vieux lutteur social, candidat du Psol (Parti Socialisme et Liberté), qui attaque Lula par la gauche, recueillera moins de votes que dans le passé. Et c’est pourquoi Lula conserve encore plus de 82 pour cent d’approbation et est capable de transmettre cet appui à une technocrate jusqu’à il ya peu presque inconnue, Dilma Rousseff, qui malgré le handicap, d’être une femme et une ex-guérillera maoïste, succédera presque sûrement à ex-un paysan et ex-syndicaliste sans terre à la présidence d’un pays raciste et conservateur. Et le même PT, bien que l’on ait trouvé des cas de corruption, renforcera probablement nettement sa présence à tous les niveaux (on vote pour renouveler la moitié des chambres, en plus des gouverneurs, et aujourd’hui le PT a seulement 80 députés sur 513).
Devant cet appui populaire croissant et devant la division de la bourgeoisie antilula et la crise de l’ultragauche, le plus probable est que si Dilma triomphe, en renforçant son appareil, elle continue la politique de Lula mais en cherchant à mener le PT davantage vers le centre-droite, en lui incorporant ses alliés opportunistes de toute espèce. Les mouvements sociaux, qui lui fournissent un appui critique, dans un tel cas pourraient reconsidérer leur attitude, si cette politique avait des résultats sociaux immédiats encore moins favorables que les actuels. Les secteurs des classes moyennes qui ont abandonné l’opposition parce que celle-ci est effrontément de droite, ne donnent pas à Dilma un vote d’espoir, et ils pourraient l’enlever à nouveau face à tout changement important dans la situation sociale ou internationale. De toute façon, le triomphe d’une ex-femme guerrillera, aussi modérée qu’elle soit, sera un succès indirect des travailleurs brésiliens et latinoaméricains et renforcera le Mercosur, l’Unasur et les tendances favorables intégrationnistes et antimperialistes dans la région.
Traduit de l’espagnol pour El Correo par : Estelle et Carlos Debiasi
La Jornada . Mexique, le 2 septembre 2010.