Écoutes illégales aux USA : Une motion de censure contre Bush

Un sénateur démocrate a déposé une motion de censure contre le président américain George W. Bush, lundi. Il l’accuse d’avoir « violé la loi » en autorisant des écoutes extrajudiciaires illégales.

Radio Canada Canada, le lundi 13 mars 2006

« Le président a autorisé un programme illégal pour espionner des citoyens américains sur le sol américain, puis il a induit en erreur le Congrès et l’opinion publique sur l’existence et la légalité de ce programme, a lancé Russell Feingold, sénateur du Wisconsin. Il revient à cette institution de réaffirmer l’état de droit en condamnant les actions du président. »

L’initiative de M. Feingold se veut avant tout symbolique, sans force de loi ni conséquences pratiques immédiates. Au surplus, la motion n’a pratiquement aucune chance d’être adoptée, puisque les républicains disposent d’une majorité de 55 sièges sur 100.

Selon M. Feingold, il s’agit d’une façon pour le Congrès « d’exprimer la plus forte désapprobation possible [contre M. Bush], sauf à engager une procédure de destitution ».

Le sénateur républicain Arlen Specter, président de la commission des affaires judiciaires, a toutefois accusé son collègue de lancer une procédure « exagérée » et « hors limite ». On ignore quand la motion sera soumise au vote.

Un seul président américain a été l’objet d’une motion de censure, une procédure rarissime dans le système parlementaire américain. Il s’agit d’Andrew Jackson, en 1834, lorsqu’il avait voulu créer une banque nationale, a précisé Mme Koed.

Nouveau record d’impopularité

La motion de censure survient néanmoins au moment où George W. Bush connaît le plus bas taux de popularité en six ans de présidence.

Selon un sondage Gallup-CNN-USA Today, seulement 36% des Américains interrogés approuvent la façon dont M. Bush fait son travail, tandis que 60 % la désapprouvent. Auparavant, son creux précédent (37 %) avait été enregistré à la mi-novembre, en pleines violences en Irak et à la suite du cafouillage entourant l’ouragan Katrina.

Selon l’enquête de lundi, 57 % des Américains estiment que l’envoi de troupes en Irak était une erreur. Et pour 67 %, M. Bush n’a pas de plan pour sortir l’Irak du bourbier.

Le sondage a été mené entre le 10 et le 12 mars dernier. Ces résultats ont de quoi inquiéter le camp républicain, qui entame sa campagne en vue des élections législatives de novembre.