Accueil > Empire et Résistance > « Gringoland » (USA) > Du blé contaminé envoyé par Cargill et importé par Kraft Foods en Argentine
Un chargement de 7 000 tonnes de blé contaminé avec des excréments de rats et une mauvaise herbe « tueuse » est arrivé au port de Buenos Aires envoyé par l’entreprise Cargill. La Douane a interdit le débarquement.
Par Irina Hauser et Diego Schurman
Comme s’il était nécessaire d’expliquer ce que L’Argentine représente pour les Etats-Unis, il y quinze jours un bateau provenant de la ville d’Albany aux Etats-Unis est arrivé au port de Buenos Aires avec un chargement de 7 699 951 kilos de blé en vrac contaminé avec des excréments de rats et des semences d’une herbe tueuse capables de détruire les soles et les cultures.
Le bateau fut envoyé par l’entreprise nord-américaine Cargill -selon les informations données par la Douane argentine- et son contenu importé par Kraft Foods Argentine SA était destiné à la fabrication de biscuits de la marque Club Social.
Hier, à la tombée de la nuit, le bateau a été refoulé sur ordre du chef de la douane, Mario Das Neves.
« Il y a beaucoup de choses bizarres dans cette histoire » a-t-il déclaré à Pagina 12. Qui a eu l’idée d’importer du blé en vrac dans ce pays, grand producteur de céréales ? Ici au pire on fait quelques importations spécifiques pour donner une valeur ajoutée aux produits. L’autre question est de savoir qui a envoyé cette cargaison. Il est vrai que c’est Cargill, et qu’il y a une enquête en cours à propos des sous facturation à l’exportation. Et le plus incroyable c’est qu’apporter ce blé a dû coûter deux millions de dollars, selon les données dont nous disposons » poursuit-il.
Le 16 octobre, un énorme bateau sous pavillon croate, le Cikat, avec une dizaine d’hommes d’équipage, s’est amarré à la darse D, et est resté plusieurs jours à la vue de tout le monde. Lors de la première inspection sanitaire fait par le service national de santé et qualité agroalimentaire et la douane, on a détecté au premier coup d’œil que le blé avait des excréments de rongeurs. Les experts sont convenus d’extraire 200 000 kilos de la cargaison pour les examiner en profondeur et ont analysé aussi des éléments qui se trouvaient dans les trois compartiments de la cale.
Les résultats des laboratoires de la Senasa, datés du 21 octobre, constate qu’en plus du caca de rats, elle a trouvé des graines de « cirsium arvense » un chardon qui grandit au Etats Unis, et dans quelques zones d’Afrique et d’Asie.
Cette mauvaise herbe se propage en quarante jours et agit comme une plaie capable de mettre en danger tout ce qui se trouve dans son entourage et fait beaucoup de dégâts en éliminant l’azote du sol. Elle est connue pour détruire tout ce qu’elle touche. Tout ceci a freiné le débarquement de la marchandise et le bateau fut expulsé pour violation du code alimentaire argentine.
Au milieu des formalités, l’ambassade américaine a tenté de négocier le départ du bateau à condition que l’affaire ne soit pas dévoilée, selon un proche du dossier.
« Ce qui nous préoccupe beaucoup c’est de savoir pourquoi ils ont envoyé ce chardon qui peut avoir des conséquences très graves » s’interroge Das Neves. « Nous espérons pouvoir avancer en enquêtant la dessus ; nous savons ce que produit cette plante, par exemple, si on l’ingère ».
A la Douane on sait que ce blé était importé par Kraft foods à des fins comestibles : la fabrication des galettes de la marque « Club Social ».
La vérité est à portes fermées, dans l’immeuble de Azopardo, on a analysé s’il pouvait s’agir d’une manœuvre pour détruire la récolte locale de blé.
« Je suis étonné que des politiques et des hommes de communications continue à parler des Etats-Unis comme si s’était le « premier monde » idéal quand cela arrive. Comme si ceux-ci et d’autres prenait l’Argentine comme une poubelle » se lamente Das Neves.