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Les combats entre l’armée colombienne et les Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC - guérilla marxiste) se poursuivaient jeudi dans les zones rurales autour du village de Toribio (département du Cauca - sud-ouest de la Colombie), a constaté un correspondant de l’AFP.
Agence France-Presse
Toribio, Colombie, le jeudi 21 avril 2005
Des véhicules blindés, accompagnés d’une centaine de soldats, tentaient jeudi après-midi de rejoindre la localité de Toribio mais leur progression était en permanence ralentie par des accrochages avec les guérilleros.
De durs combats, au mortier et à l’arme lourde, ont opposé mercredi soir dans le hameau de Natala (12 km au nord de Toribio) les soldats aux rebelles faisant deux enfants blessés, a-t-on indiqué de source médicale colombienne.
Le village de Toribio est totalement déserté par ses 3.500 habitants, en majorité des Indiens, et jeudi encore environ 2500 personnes résidant dans les zones rurales avoisinantes ont quitté leur maison pour rejoindre les centres communautaires des Indiens.
Depuis le début des affrontements, il y a une semaine, une attaque des FARC contre Toribio qui a fait au moins quatre morts, trois policiers et un enfant, et plus de 25 blessés, les combats n’ont pas cessé et les habitants fuyant les combats quittent peu à peu leurs maisons.
Des camions bondés de familles de paysans indiens ainsi que de matelas et de télévisions sillonnent les chemins de terre de cette région andine.
Les « gardes indigènes », plus de 800 hommes uniquement armés de bâtons colorés, sont également arrivés en nombre dans la zone et s’interposent massivement entre les groupes armés afin de protéger les populations indiennes, soumises à de très fortes pressions de la part des combattants.
Des drapeaux blancs ont été plantés devant chaque maison par la garde indigène, qui aujourd’hui en Colombie compte plus de 10.000 membres.
À Toribio, l’arrivée récente par hélicoptère d’une centaine de policiers et militaires a mis le feu aux poudres dans cette région traditionnellement contrôlée par la guérilla.
Les soldats, tout de suite assiégés, se sont barricadés dans des abris de sable sur la place centrale du village mais les guérilleros sont omniprésents dans le village même où ils disposent de complicité au sein de la population indigène, ainsi que dans les montagnes qui surplombent la localité.
« Les FARC ont acheminé des renforts impressionnants et disposent de plus d’un millier d’hommes dans les montagnes. Ils sont déterminés à ce battre jusqu’au bout pour expulser l’armée de leur fief », affirme M. Luis Dacosta, le maire indien de Tolibio. Des commandants de la guérilla et les chefs traditionnels indiens confirment l’arrivée d’importants renforts dans les rangs de la guérilla.
Les paysans, terrorisés, s’attendent dans les jours qui viennent à un redoublement des combats.