Accueil > Les Cousins > Cuba > Cuba trouve « étrange » l’inculpation de deux universitaires aux États-Unis
Le président du parlement cubain Ricardo Alarcon a qualifié lundi d’« étrange » la récente inculpation pour espionnage aux Etats-Unis de deux universitaires d’origine cubaine.
L’Agence France-Presse
La Havane, le lundi 16 janvier 2006
Par ces inculpations, les autorités américaines cherchent à « influencer la Cour d’appel d’Atlanta » dans une autre affaire d’espionnage concernant cinq autres Cubains, a déclaré à la presse le troisième personnage de l’Etat cubain.
Il s’agit de la première réaction officielle de La Havane à l’inculpation, annoncée le 9 janvier, de Carlos Alvarez, 61 ans, professeur à l’université internationale de Floride, accusé d’avoir été depuis 1977 un agent des services de renseignement cubains, et son épouse, Elsa Alvarez, 55 ans, également dans cette université, soupçonnée d’être un agent clandestin depuis 1982.
Selon l’accusation, les deux accusés qui opéraient sous les noms de code de David et Deborah, étaient chargés de surveiller les groupes et individus opposés à Fidel Castro et de mener « d’autres opérations ».
Ils risquent dix ans de prison et une amende de 250 000 dollars.
« Je ne peux certifier dans l’absolu aucune des activités dont ils sont accusés, mais ce qui est étrange et inquiétant, c’est que, selon la presse de Miami, ils ont avoué depuis juillet et alors, pourquoi est-ce maintenant que l’histoire est révélée ? », s’est interrogé M. Alarcon, un des principaux responsables de la politique cubaine à l’égard des États-Unis.
« Je crois qu’il est, de plus, très inquiétant que l’activité apparemment la plus grave qu’ils aient menée est d’être venus à Cuba, d’avoir eu des échanges universitaires (...), d’organiser des voyages d’étudiants dans notre pays », a-t-il ajouté.
La Cour d’appel d’Atlanta avait cassé en août le jugement de cinq autres Cubains condamnés pour espionnage à de lourdes peines en 2001 à Miami, estimant qu’ils n’avaient pas bénéficié d’un jugement « juste et impartial ».
Considérés comme des « héros » à Cuba, ils sont en attente depuis d’un nouveau procès.