Accueil > Les Cousins > Cuba > Cuba se remet lentement du choc de Wilma : les eaux se retirent de La Havane
Cuba se remettait lentement mardi du choc de l’ouragan Wilma, qui n’a fait aucune victime mais a provoqué des inondations « historiques » à La Havane et sur la côte.
Par Patrick Lescot
AFP. La Havane, mardi 25 octobre 2005
Spectacle jamais vu à La Havane depuis 1993, le « Malecon », le boulevard qui longe l’océan sur plusieurs kilomètres, a été complètement recouvert aux premières heures de lundi par les eaux furieuses qui ont complètement inondé la ville basse sur 200 à 300 mètres de profondeur.
Mardi matin, sous un ciel ensoleillé entrecoupé de passages nuageux, les eaux s’étaient retirées mais les vagues encore puissantes continuaient d’asperger la chaussée encombrée de débris et de blocs de pierre.
Le mur du Malecon, un solide parapet d’un mètre de haut environ familièrement surnommé « le divan » par les Cubains qui viennent y prendre le frais en temps normal, a littéralement explosé sous la puissance des vagues en plusieurs endroits, les blocs épars gisant sur le bitume.
Autre symbole de La Havane, le théâtre Karl Marx, la plus grande salle de la capitale et l’un des lieux consacrés des manifestations officielles, avec 5.000 places, était noyé sous quatre mètre d’eau, a constaté l’AFP.
Partout, les employés de la ville s’affairaient à déblayer les milliers de tonnes de débris sous le regard de rares touristes et des badauds, a-t-on constaté.
Le pays rentre progressivement en « phase de récupération », ont annoncé les autorités qui entament l’évaluation des dégâts.
Plus de 2000 maisons et 121.000 habitants de la capitale ont dû être évacués par des milliers de militaires, policiers, pompiers et membres de la Défense civile, a précisé mardi matin une radio d’État.
« Wilma n’a fait aucune victime à Cuba », a souligné radio Reloj. Dans tout l’ouest du pays, ce sont près de 800 000 Cubains ont été évacués, selon les derniers chiffres de la Défense civile.
L’eau et l’électricité étaient encore coupées dans plusieurs quartiers et l’activité économique était des plus réduites, beaucoup d’entreprises demeurant fermées et le personnel dans l’incapacité de se rendre au travail.
Plus à l’ouest, dans les zones de la ville comme Miramar, où se trouvent la plupart des ambassades, les rues proches du front de mer étaient jonchées de débris.
Des murs d’enceinte en béton autour d’habitations, d’hôtels ou de magasins ont été proprement démantelés par la puissance des vagues.