Portada del sitio > Los Primos > Cuba > Cuba exige que les États-Unis jugent ou extradent Luis Posada Carriles
Par l’Agence France-Presse
La Havane, le vendredi 6 octobre 2006
Cuba a exigé vendredi que les États-Unis jugent ou extradent vers le Venezuela l’anti-castriste Luis Posada Carriles, qualifié à La Havane de «Bin Laden» des Amériques pour avoir organisé un attentat à la bombe en 1976 contre un avion cubain, qui fit 73 morts.
«Aujourd’hui nous commémorons 30 ans de dissimulation, 30 ans passés à éviter que justice soit faite. Les États-Unis ont l’obligation morale de juger Posada Carriles ou de procéder à son extradition vers le Venezuela», a déclaré Ricardo Alarcon, président du parlement lors d’une cérémonie solennelle.
Les États-Unis se sont opposés jeudi à la libération de Posada Carriles tout en demandant au juge migratoire, chargé de son dossier, de le laisser chercher un pays d’accueil qui ne soit ni Cuba ni le Venezuela où il affirme qu’il pourrait être torturé.
Posada Carriles est détenu à El Paso, Texas depuis 2005 pour être entré illégalement sur leur territoire mais il n’est pas accusé de terrorisme.
M. Alarcon a affirmé que Washington veut protéger Posada Carriles, 78 ans, ancien agent de la CIA, accusé par La Havane d’avoir organisé l’attentat de 1976 — le pire à Cuba contre un avion civil — ainsi que son complice Orlando Bosch, qui vit en liberté à Miami.
«Ce sont 30 ans d’obstruction de la justice, pour protéger les pires criminels du continent, 30 ans de poursuite de notre résistance face à un empire (les USA) qui n’a ni limites morales, ni juridiques et cultive le mensonge pour préserver son impunité et celle de ses agents», a accusé Alarcon, devant l’état major du Parti communiste, les jeunes «pionniers» et des diplomates.
Cuba a rendu toute la journée de vendredi un hommage aux victimes de l’attentat qui tua 57 Cubains dont 21 membres de l’équipe nationale d’escrime, 11 jeunes originaires du Guayana qui venaient étudier la médecine à Cuba et 5 Nord-Coréens.
Un pélerinage des familles a eu lieu au cimetière Colon avant la cérémonie solennelle où est intervenu Alarcon, ponctuée de chants et discours, en présence de Raul Castro, président par interim de Cuba depuis le 31 juillet, en remplacement de son frère convalescent d’une grave opération. Fidel Castro, pour la première fois en retrait du pouvoir en 47 ans de gouvernement, a envoyé une gerbe de fleurs au cimetière.
Quatre Prix Nobel (Nadine Gordimer, José Saramago, Rigoberta Menchú et Adolfo Perez Esquivel) et deux universitaires ont adressé vendredi une pétition aux États-Unis pour qu’il jugent Posada Carriles, estimant qu’il «ne peut y avoir un double langage dans la lutte contre le terrorisme».
Son extradition est réclamée par Cuba et le Venezuela dont il a la nationalité et où il est soupçonné d’avoir préparé l’attentat. L’avion cubain à bord duquel deux bombes avaient été déposées, avait explosé en plein vol au-dessus des Barbades.
Posada Carriles est également considéré par La Havane comme le responsable d’une série d’attentats dans des hôtels à La Havane en 1997 ayant tué le jeune Italien Fabio Di Celmo, et d’une tentative d’assassinat de Fidel Castro en 2000 au Panama.