Accueil > Les Cousins > Cuba > Cuba appauvrie envoie des médecins aider les pauvres autour du monde.
Cuba, l’une des rares nations communistes survivantes du monde, est en train d’étendre tranquillement ses relations dans la région du Pacifique, au point que l’on affirme que Canberra et Washington suivent ces événements avec inquiétude.
Par Tom Fawthrop
La Havane, 28 octobre 2006
Cuba a inondé quelques parties parmi les plus pauvres de la région de docteurs et de travailleurs humanitaires depuis le tsunami qui a frappé l’Indonésie le lendemain de Noël 2004. Des espaces du Pacifique, de Kiribati à Timor Leste, sont en train de devenir dépendants de l’aide médicale cubaine, et les Cubains semblent gagner les cœurs et les esprits. A la suite du tremblement de terre à Java, en mai, des équipes de médecins ont été rapidement dépêchées dans les zones sinistrées.
Ronnie Rockito, coordonnateur régional de la santé en Indonésie, a affirmé que les deux hôpitaux de campagne cubains et les cent trente-cinq travailleurs ont eu des effets sur la crise humanitaire plus importants que les efforts de n’importe quel autre pays.
« J’apprécie l’équipe médicale cubaine : ils sont très amicaux et leur niveau médical est très élevé », affirme M. Rockito. « Tout ce qu’ils font est gratuit, et mon gouvernement ne fournit aucun soutien. Nous remercions [le président cubain] Fidel Castro. De nombreux villageois supplient les médecins cubains de rester. »
En plus de la mission médicale cubaine de Kiribati, des équipes cubaines sont allées à Aceh et à Sri Lanka après le tsunami, et quelques équipes y sont toujours.
A la demande de Timor-Leste, deux cent quatre-vingt-huit médecins cubains travaillent aujourd’hui dans des régions rurales et à Dili où ils ont monté des installations pour que des centaines de gens de l’endroit fassent des études de médecine. Les îles Salomon et la Papouasie-Nouvelle-Guinée viennent de demander une aide médicale à La Havane en vue de signer des accords de coopération bilatérale.
Le chef du département Asie du ministère cubain des Relations extérieures, Miguel Ángel Ramírez, dit que cette activité accrue dans le Pacifique est le résultat de l’engagement de Cuba de déployer une aide médicale aux pauvres à travers le monde.
« Certaines des îles du Pacifique ne vont vraiment pas bien », affirme M. Ramírez, ancien ambassadeur en Indonésie. « Nous ne sommes impliqués dans aucune question de sécurité dans la région. Nous avons des médecins dans toute l’Amérique latine et dans certaines parties d’Afrique. »
Malgré son économie appauvrie, frappée par les sanctions économiques des USA, Cuba, dont la population dépasse juste onze millions d’habitants, compte vingt mille docteurs prêtant service dans soixante-huit pays.
Cette année, Castro a été élu président du Mouvement des pays non alignés, une coalition de cent Etats, dont la plupart des Etats d’Afrique, d’Asie, d’Amérique du Sud et du Moyen-Orient, qui ont choisi de ne soutenir aucune bloc de puissances. Alors que l’influence cubaine grandit, les USA doutent que l’ordre du jour cubain soit purement humanitaire. A la suite du tremblement de terre survenu au Pakistan l’an dernier, un journal local, Dawn, informait que le gouvernement d’origine militaire du président Pervez Musharraf subissait des pressions de Washington pour refuser toute offre d’aide en provenance de La Havane.
Finalement, les équipes médicales cubaines ont été acceptées et, fin janvier, plus de mille médecins de La Havane étaient arrivés dans le Cachemire dévasté.
Selon des chiffres officiels fournis par Islamabad, 73 p. 100 de tous les patients ont été soignés par des Cubains à un moment ou à un autre à quarante-quatre endroits différents.
Araceli Castro, spécialiste cubaine de la santé publique à l’Université de Harvard, a dit que les bénéfices de la croisade cubaine en faveur de la santé dépassaient largement les clivages idéologiques.
« Je ne comprends pas qu’on puisse s’opposer à fournir une aide médicale à ceux qui en ont besoin », dit-il. « Ce que les médecins cubains font pour aider les pauvres devrait être laissé en marge des opinions politiques. »