Costa Rica
Victoire officieuse du prix Nobel Arias à la présidentielle

AFP. San José, 23 de febrero de 2006

Le Prix Nobel de la Paix 1987, Oscar Arias, a remporté virtuellement jeudi l’élection présidentielle au Costa Rica, en devançant de plus de 18.000 voix son adversaire Otton Solis, à l’issue du décompte manuel des bulletins, selon le Tribunal suprême des élections (TSE).

Selon le TSE, Arias a obtenu 664.556 voix contre 646.391 à Solis, soit une différence de 18.165 voix. Avant de proclamer officiellement les résultats, le TSE doit statuer sur une centaine de plaintes pour irrégularités déposées par le Parti action citoyenne (PAC) du candidat malheureux, Otton Solis.

Les résultats officiels ne devraient être proclamés que la semaine prochaine, selon le président du TSE, Oscar Fonseca. L’élection présidentielle, organisée le 5 février, avait donné lieu à un premier décompte le 20 février. Les deux candidats étaient alors au coude à coude.

Après avoir pris connaissance des résultats, Arias, 65 ans, a demandé à ses partisans de ne pas fêter sa victoire avant la proclamation officielle du TSE, ajoutant que son gouvernement ouvrirait le dialogue pour tenter de résoudre les problèmes de cette nation de quatre millions d’habitants. "Je vous remercie de m’avoir réélu (à la présidence) 20 ans après" un premier mandat de 1986 à 1990, a-t-il déclaré à ses partisans. "La politique est faite de confiance et si les Costaricains désirent mon retour à la présidence, c’est parce qu’ils ont comparé les bonnes et les mauvaises choses de ma présidence et sûrement, les bonnes l’ont emporté", a-t-il dit devant la presse.

De son côté, Solis n’a fait aucune déclaration mercredi, mais mardi soir, il avait annoncé à la télévision qu’il avait réclamé un nouveau décompte dans 712 bureaux de vote, mais que sa demande avait été rejetée par le TSE. Il s’est plaint d’un manque de transparence électorale. Le TSE a indiqué que cette demande avait été rejetée pour manque d’opportunité.

Par ailleurs, l’un des principaux dirigeants syndicaux du pays, Albino Vargas, a prédit mercredi "quatre années de conflits sociaux et d’affrontements", après la victoire officieuse d’Oscar Arias, à la présidentielle. Selon Vargas, secrétaire général de l’Association nationale des emplois publics (ANEP), la victoire d’Arias s’appuie sur une violation de la constitution, une fraude médiatique et "une collection d’irrégularités dans le processus électoral qui n’a pas d’équivalent dans l’histoire" du pays.