Accueil > Les Cousins > Amérique Centrale et Caraïbes > Costa Rica Taiwan impliqué dans plusieurs scandales de corruption
Agence France-Presse
San Jose, 13 octobre 2004
Des versement présumés d’au moins 1,4 million de dollars du gouvernement de Taiwan au secrétaire général démissionnaire de l’OEA, Miguel Angel Rodriguez, sont venus s’ajouter mercredi à une série de scandales impliquant l’île nationaliste et des politiciens et fonctionnaires costariciens.
La chaîne de télévision Canal 7 et le journal La Nacion ont assuré que M. Rodriguez a reçu 200 000 dollars en 2001 du ministère des Affaires étrangères taiwanais et la même somme de l’ambassade taiwanaise à San José en 2002 lorsqu’il était encore président du Costa Rica.
Selon ces médias, la société Denisse contrôlée par M. Rodriguez a aussi reçu deux autres dépôts de 500 000 dollars chacun, en 1999 de la part de l’entreprise Friendship Company qui serait être liée au gouvernement taiwanais.
Ces paiements font l’objet d’une enquête du parquet général qui a envoyé cette semaine deux fonctionnaires à Panama City, siège de la société Denisse, pour enquêter sur ses mouvements bancaires.
L’opposition a demandé des explications et a même proposé une rupture des relations bilatérales. Tout ceci au beau milieu d’un débat au parlement sur un projet de loi à caractère urgent proposant d’interdire aux sociétés ayant payé des pots de vin à des fonctionnaires de traiter des affaires dans le pays pour une durée de dix ans.
Rosa Hu, porte-parole de l’ambassade taiwanaise à San José, a indiqué n’avoir aucune information sur l’affaire et a estimé que « l’ambassadeur n’est pas non plus au courant ».
Ce n’est pas la première fois que Taiwan est désignée du doigt dans des scandales au Costa Rica. En juin, M. Rodriguez, déjà élu secrétaire général de l’Organisation des États américains (OEA) avait comparu devant une commission parlementaire enquêtant sur le financement des campagnes électorales.
La commission l’avait interrogé sur des contributions de 500 000 dollars versées en 2002 au Parti de l’unité social-chrétienne (PUSC) de M. Rodriguez et du président actuel Abel Pacheco qui venaient d’entreprises taiwanaises dont l’existence n’avait pas pu être prouvée.
Une autre enquête concerne un don de 4,8 millions de dollars du gouvernement taiwanais au ministère des Affaires étrangères costaricien pour des projets de développement économique et touristique. La presse a révélé en mai que ces fonds auraient servi à payer le salaire ou une partie des rémunérations de 34 fonctionnaires du ministère dont la fille du président Pacheco.
Le Costa Rica est l’un des 26 pays au monde qui reconnaissent la souveraineté de Taiwan, pays de 23 millions d’habitants considéré comme une province rebelle par la Chine.