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24 mars 2011

Communiqué de H.I.J.O.S. Paris
24 mars1976 - 24 mars 2011
A 35 ans du Coup de Etat militaire en Argentine

 

24 MARS 1976 - 24 MARS 2011
A 35 ANS DU COUP D’ETAT MILITAIRE EN ARGENTINE


Il y a 35 ans, l’Argentine vivait la dictature la plus sanglante de son histoire. Le système répressif mis en place par la junte dirigée par Videla était basé sur la disparition, l’assassinat et l’appropriation d’enfants. Le solde est terrible pour le pays :

30000 disparus
15000 morts
500 enfants appropriés
2 millions d’exilés


L’Argentine est ensanglantée, divisée, meurtrie, une société à l’agonie.
Ce modèle répressif, enseigné par l’école des Amériques et les anciens de la guerre d’Algérie a un objectif très net : mettre en place une politique néolibérale en éliminant toute opposition. Les chiffres en termes économiques sont sans appel : l’Argentine passe d’une dette externe de 8 milliards de dollars en 1976 à 48 milliards de dollars en 1983. La dette est multipliée par 6 et l’argent prêté par les banques est detourné sur des comptes fantômes à l’étranger et n’arrive jamais à destination. Un hold-up de haute vole et le pays est vidé de sa richesse.

Les différents gouvernements post-dictature ont continué cette politique néolibérale à outrance, les réductions des budgets de l’Etat pour l’éducation et la santé sont draconiennes.

Les politiques économiques sont claires, elles répondent au mandat du FMI et l’Argentine est mise en avant comme une réussite du système néolibéral. Mais pour être le bon élève du FMI il faut faire des sacrifices : le peuple s’enfonce de plus en plus dans la misère et la dette externe grandit de jour en jour.

En 2001, elle atteint 240 milliards de dollars et le pays sombre dans la crise économique et la banqueroute de l’Etat. Plus de 50% de la population se retrouve sous le seuil de pauvreté.

Le mouvement des droits de l’homme, un des plus actifs du monde avec à sa tête les Mères de place de Mai, n’a jamais cessé de demander justice pour les 30000 disparus et de combattre l’impunité.

La lutte a été acharnée et face au modèle néolibéral qui s’écroulait de son propre poids, la seule alternative a été la justice. Ainsi, en 2003, le gouvernent de Nestor Kirchner annule les lois d’amnistie et permet la réouverture des procès.

Malgré des difficultés dues à l’ampleur de tels procès, les condamnations tombent : Videla, Menendez, Etchecolatz et une centaine de militaires sont enfin derrière les barreaux.

Nous voulons en l’honneur des 30000 disparus et en nous appuyant sur une phrase que les Mères nous ont transmise : « La seule lutte qui se perd est celle qui s’abandonne » vous dire qu’il y a encore 10 ans il nous semblait impossible de juger les criminels contre l’humanité en Argentine, aujourd’hui c’est possible.

L’alternative argentine à la différence de celles proposées par la cour pénale internationale et les politiques de réconciliation, ouvre des portes et permet de montrer que l’impunité n’est pas immuable. Un peuple qui est capable d’assumer sa propre histoire est aussi capable de construire un futur de paix et de justice.

Nous exigeons :

Justice et condamnation des génocides et leur complices
Restitution des 500 enfants appropriés
Apparition en vie de Julio Lopez



Nos parents nous ont enseigné que la plus grande qualité d’un être humain est d’être capable de s’indigner contre toute forme d’injustice où que ça soit dans le monde.

Arrêtons les politiques guerrières en Afghanistan, Irak, Yougoslavie, Palestine, Libye qui ont pour but des intérêts économiques et qui ont pour conséquence la destruction et le massacre des populations civiles.
Si la justice internationale ne condamne pas ces massacres, au nom de la dignité humaine, nous pouvons le faire !

Suivons l’exemple des Mères de Place de mai, indignons-nous et marchons contre l’impunité !

Arrêtons les massacres !
Pour une seule justice pour tous !
Assez d’impunité !



30000 disparus présents, aujourd’hui et pour toujours !
Ni oubli, ni pardon, ni réconciliation



H.I.J.O.S.- Paris
(Enfants pour l’identité et la justice contre l’oubli et le silence)

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