recherche

Accueil > Empire et Résistance > Union Européenne > France > Chronique d’une victoire de la droite annoncée en France vue de L’Argentine.

24 mai 2007

Chronique d’une victoire de la droite annoncée en France vue de L’Argentine.

 

Por Alejandro Teitelbaum
Argenpress
. Buenos Aires , le 9 mai 2007

Leer en español

Dimanche 6 mai le thermomètre électoral de la France a donné la température. Les chiffres officiels ont indiqué 18.800.000 des votes pour Sarkozy, 16.634.000 pour Ségoléne Royal et 6.650.000 abstentions, soit est 53%, 47% et 15.2%, respectivement. Il y a eu 1.560.000 des votes blanc, ceux-ci ne sont pas officiellement pris en considération pour établir les pourcentages. Si on introduit cette variante, les votes émis ont été ainsi distribués : Sarkozy 50.8%, Royal 44.9%, blanc 4.3%.

De l’analyse sociodémographique menée par des instituts d’enquête il ressort qu’ont voté pour Sarkozy 46% des ouvriers, 25% des chomeurs, 77% des travailleurs indépendants, 82% les artisans et les commerçants, 67% des agriculteurs, 65% des retraités et 42% des étudiants.

Il peut être constaté que, y compris les ouvriers, aucune couche sociale numériquement significative, sauf les chomeurs, n’a voté massivement contre Sarkozy et que, au contraire, les secteurs idéologiquement plus conservateurs, comme les agriculteurs, les travailleurs indépendants et les artisans et les commerçants ont voté massivement pour le candidat de la droite.

Les plus riches n’ont eu aucune difficulté en identifier le candidat le plus résolu à défendre sans hésitation leurs intérêts : les dirigeants de l’association patronale MEDEF exultent avec ce résultat électoral et, exemple extrême, à Neuilly-sur-Seine, le faubourg chic de Paris, Sarkozy a obtenu 86.81% des votes.

C’est ainsi que a France sera régie durant les prochaines années par la droite pure et dure, avec un programme fonctionnel servant les intérêts du grand capital, programme que Sarkozy a clairement exposé pendant la campagne électorale, assaisonné de quelques promesses démagogiques qu’il ne pourra pas tenir.

On peut donner plusieurs raisons pour essayer d’expliquer ce résultat électoral. Sarkozy a préparé pendant des années ce moment : il a pris le contrôle de son parti, l’UMP, il a fait de sa charge de Ministre de l’Intérieur la plate-forme de sa longue campagne électorale et dans l’étape finale il a disposé " des médias de masse " qui pendant des mois ont présenté une seule option : lui ou Ségoléne Royal.

L’ambition et l’idéologie de Sarkozy, sont connues en France depuis longtemps.

Qu’est-ce qu’a fait la gauche en général pour fermer le pas ? Le Parti Socialiste, pendant les douze années de Chirac n’a pas fait autre chose que critiquer le Gouvernement sans offrir un projet alternatif et quand a commencé la période pré-électorale, au lieu de convoquer toute la gauche pour élaborer un programme et une stratégie commune pour faire face à Sarkozy aux élections, il a préféré établir entre les différents courants internes du Parti un programme ambigu et choisir à Royal comme candidate pour la seule raison que les sondages la donnaient gagnante face à Sarkozy.

Ce qu’on appell la "gauche alternative" s’est occupée de détruire, chaque composante à sa manière, la possibilité de présenter un candidat unique aux élections, ce qui aurait peut être permis d’être la troisième force. Ils se sont présentés séparés au premier retour avec le résultat connu : toute la gauche alternative (Parti Communiste, Ligue Communiste Révolutionnaire, Lutte Ouvrière, José Bové et Schivardi) n’est pas parvenu à rassembler 10% des votes. Aucun, sauf la LCR , qui a obtenu plus de 4% des votes, est arrivé à 2%.

Entre les deux tours au nom du "danger Sarkozy" la confusion idéologique a été totale. Royal, avec l’approbation expresse ou tacite de l’aile centriste majoritaire au PS, a proposé une alliance avec Bayrou, un conservateur de toute la vie et avec un programme économique de droite. En outre, dans sa campagne elle a pris des sujets symboliques de la droite, d’un jour à un autre elle a dit tout et le contraire et, finalement bien que non moins importante dans un processus électoral extrêmement personnalisé, son image "communicationnelle" ait été nettement inférieure à celle de Sarkozy, qui s’est montré cohérent, sûr et avec des dons de dirigeant.

À cette confusion ont contribué le Parti Communiste qui a continué à dire qu’il fallait " faire gagner la gauche "en votant Royal, comme si Royal était de gauche et José Bové, qui est passé de la consigne de "vote insurrectionnel" à accepter une "mission" fantasmagorique sur "la souveraineté alimentaire", confiée par Royal.

La LCR et LO, un peu plus cohérents, ont appelé à voter contre Sarkozy, en précisant que cela n’impliquait pas soutenir à Royal.

On connaît déjà le résultat. Le Parti Socialiste a décidé de laisser le règlement de comptes entre les différents courants internes jusqu’après les élections législatives et officialisera ensuite son virement au centre, qui ne provoquera probablement pas une scission formelle d’un bloc de gauche, mais un égrainement individuel des affiliés qui croient encore dans la possibilité d’une politique de gauche.

Ségoléne Royal est fermement engagé pour diriger ce PS "renouvelé" mais Straus-Kahn est résolu à lui contester le quartier général.

Les élections législatives de juin, avec le système en vigueur de suffrage uninominale à deux retours, laisse sans représentation les partis minoritaires. De sorte qu’on puisse majoritairement prévoir une législature de droite, une opposition de centre formée par des accords électoraux entre le PS et le centre-droite et une gauche pratiquement éteinte et sans représentation au Parlement.

L’élection de Sarkozy en France et la disparition virtuelle de la gauche dans ce pays devrait être un motif de réflexion pour la gauche en général à l’échelle mondiale, incapable jusqu’à présent de donner une réponse théorique, idéologique, économique, politique et culturelle cohérente à la réalité contemporaine, dominée à tous les niveaux par le capital monopolistique international et caractérisée par l’accroissement de l’exploitation et de l’oppression des travailleurs de toutes les catégories, les pertes des ressources naturelles, y compris alimentaires, des pays appelés périphériques, la dégradation accélérée de l’environnement et la succession de guerres d’agression impérialiste.

Retour en haut de la page

El Correo

|

Patte blanche

|

Plan du site