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27 septembre 2004

Chronique d’une mort annoncée en Colombie de Alfredo Correa d’Andreis

 

PETITION INTERNATIONALE POUR ARRETER LES MORTS ANNONCEES EN COLOMBIE

Alfredo Correa d’Andreis a été assassiné vendredi 17 septembre, à Barranquilla, quatrième ville du pays, sur la côte caraïbe colombienne. Son crime : avoir exercé avec passion et liberté son métier de professeur, avoir mené ses recherches sur les déplacés, eux aussi victimes de la violence qui accable la Colombie.

Deux hommes en moto, le visage découvert, ont calmement tué Alfredo Correa et son garde du corps, Edward Ochoa Martínez, en plein jour, dans un quartier résidentiel de Barranquilla, à quelques mètres de la station de police du Prado. Ils ont même pris le temps de voler l’arme d’Edward Ochoa. Le sociologue, ancien recteur de l’Universidad del Magdalena, membre du Réseau des
Universités pour la Paix, était professeur dans deux universités, l’Universidad del Norte et l’Universidad Simon Bolivar.

Quelques mois auparavant, en juin, Alfredo Correa avait été dénoncé par un ancien guérillero ayant déposé les armes qui l’accusait d’être le « Comandante Eulogio » des FARC. Bref, par un informateur, ce nouveau héros du régime de « sécurité démocratique » mis en place par le président colombien, Alvaro Uribe. Cette démocratie où il suffit à n’importe qui de dénoncer son voisin
pour que ce voisin devienne du jour au lendemain un dangereux « terroriste ».

Comme Alfredo Correa qui a passé un mois en prison, avant que les juges, incapables de trouver la moindre preuve contre lui, ne le relâchent. Mais il était déjà devenu une cible des « organismes en marge de la loi » sous toutes leurs formes : légales ou illégales, autodéfenses ou « soldats paysans ». Crime d’Etat pensent certains sans oser le crier car la parole est un privilège à haut risque en Colombie ; et si tel n’est pas le cas, on est en droit d’être encore plus inquiet face à ces acteurs qui imposent leur propre « justice » en toute impunité. Quoi qu’il en soit, l’Etat colombien a offert une récompense de 50 millions de pesos (16000 euros), comme si la délation était devenue la nouvelle règle de fonctionnement de la démocratie.

Au-delà de l’image de pacification véhiculée par les médias nationaux, au service du gouvernement, et trop souvent reprise par les médias internationaux,
le meurtre d’Alfredo Correa n’est que le symptôme de ce régime de terreur qui s’est installé en Colombie, marqué notamment par la recrudescence de meurtres
sélectifs, qui touchent directement les leaders politiques, syndicaux, culturels, ethniques et intellectuels. Mais les Colombiens ont peur, nos
collègues universitaires n’osent plus prendre la parole, seule arme dont ils disposent dans un conflit qui n’en finit plus. Et, désormais, ils ont également
peur de leur voisin.

Nous, universitaires, chercheurs, étudiants, syndicalistes, membres d’ONG, journalistes, etc. du monde entier, ne pouvons rester silencieux face à cet
assassinat, et souhaitons envoyer un signe fort de solidarité à nos collègues colombiens.

Merci donc de transmettre ce message sur vos listes de diffusion et d’envoyer vos nom, profession, institution, pays à l’adresse peticion_internacional@hotmail.com, afin de grossir la liste des pétitionnaires qui exigeons de l’Etat colombien qu’il condamne et éclaircisse ce crime, et
qu’il arrête les programmes de « réseaux d’informateurs » et de paiement de récompenses aux encapuchados (encagoulés) qui mettent directement en cause l’Etat Social et de Droit et les principes qui émanent de la Constitution de 1991.

Site Web : http://fse.ivry.free.fr/solidaridad

Signatures :
 1. Elisabeth Cunin, sociologue, IRD, France
 2. Olga L. González, socióloga, EHESS, Francia
 3. Vincent Gouëset, professeur de géographie, Université de Rennes, France
 4. Sandrine Revet, doctorante en anthropologie, IHEAL, France
 5. Odile Hoffmann, géographe, IRD-CIESAS, France-Mexique
 6. Jean-Baptiste Leclercq. Doctorant sociologie, Université Paris 7. ATER
Université Paris 12, France
 7. Raymond Gras, Expert en Planification des Transports, Paris, France
 8. Mariana Serrano Zalamea, Politóloga, Estudiante del Doctorado en Estudios
Latinoamericanos de la UNAM, México
 9. Juan Manuel Torres, Estudiante del EPHE, Paris, Francia
 10. Alain Labrousse, sociologue et journaliste, France
 11. Giovanna Micarelli, Research Associate, Department of Anthropology,
University of Illinois at Urbana-Champaign, USA
 12. Margarita Chaves, Antropóloga, Investigadora, ICANH, Colombia
 13. Claudia Velez, Parlamento Europeo
 14. COPAL Collectif pour l’Amerique Latine (Colectivo por America Latina),
Francia
 15. Joanne Rappaport , Antropologa, Georgetown University, EE.UU
 16. María GOMEZ, documentalista, Asociación Barichara Francia
 17. Michel Agier, IRD, Directeur du Centre d’études africaines (CNRS-EHESS),
France
 18. Miguel Rojas Sotelo
 19. Juan Guillermo Ferro, Politologo, Profesor Universidad Javeriana, Bogota,
Estudiante Doctorado Estudios latinoamericanos,UNAM Ciudad de Mexico
 20. Daisy J. Barreto R. Antropóloga, Universidad Central de Venezuela
 21. Freddy Guerrero, antropologo, Universidad Nacional de Colombia, Colombia
 22. Marcela Rodríguez Arango, Especialista en Comunicación Educación.
Universidad Santo Tomás, Bogotá, Colombia.
 23. Rodolfo de Roux, historien, IPEALT, Toulouse, France
 24. Azucena Silva, Texas , USA
 25. Sonia Cabrera, luchadora social
 26. Victor de Currea-Lugo, Medico y PhD, Lund, Suecia
 27. Olivier Barbary, Statisticien, IRD, EHESS-Marseille, France
 28. Julien Altenburger, étudiant en Licence, ICP, France
 29. Angélica Montes, étudiante en DEA, IHEAL, France
 30. Piedad Ortega Valencia, Coordinadora Fe y Alegría Regional Bogotá, Colombia
 31. Axel Alejandro Rojas Martínez, Sociologo, Docente Investigador,
Universidad del Cauca, Popayan Cauca, Colombia
 32. Alondra REA, sociologa, EHESS, Francia
 33. Guillermo Uribe, Directeur du Gresal, Maison des Sciences de l’Homme-Alpes,
Grenoble, France
 34. Juan Carlos Vallejo, HLAPD, Norway
 35. Alvaro Luna, sociologue, Paris 1-IEDES, France

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