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5 janvier 2007

Chirac se livre à une critique en règle de la politique étasunienne en Irak

 

Le président français Jacques Chirac a vivement critiqué vendredi la politique américaine en Irak, en affirmant que la guerre voulue par les États-Unis et à laquelle il s’était farouchement opposé avait « offert au terrorisme un nouveau champ d’expansion ».

Agence France-Presse
Paris. Le vendredi 5 janvier 2007

Lors des traditionnels voeux du corps diplomatique, M. Chirac s’est livré à quelques mois de la fin de son mandat présidentiel à une critique en règle de la stratégie américaine, avant de fustiger « les impasses de l’unilatéralisme ».

Il a qualifié la guerre en Irak d’« aventure, déclenchée en mars 2003 par les États-Unis ». « Comme la France le pressentait et le redoutait, la guerre en Irak a précipité des bouleversements qui n’ont pas fini de dérouler leurs effets », a-t-il dit.

Alors que ce pays est aujourd’hui ravagé par des affrontements interconfessionnels, le président américain George W. Bush doit présenter une nouvelle stratégie qui pourrait inclure l’envoi de soldats supplémentaires pour renforcer les 130.000 soldats déjà sur place.

Pour M. Chirac, cette guerre « a exarcerbé les clivages entre communautés et ébranlé l’intégrité même de l’Irak ». « Elle a fragilisé la stabilité de l’ensemble de la région où chaque pays, désormais, est inquiet pour sa sécurité et son indépendance ».

« Elle a offert au terrorisme un nouveau champ d’expansion », a encore lancé le président français alors que M. Bush a toujours assimilé ce conflit à la guerre contre le terrorisme.

Il a ajouté que « la priorité, plus que jamais, est de rendre aux Irakiens leur entière souveraineté ».

Dans une sorte de discours-bilan de son action sur la scène internationale après 12 ans à la tête de l’État, M. Chirac a aussi fustigé « l’unilatéralisme » favorisé par l’admnistration Bush et plaidé pour « un monde réconcilié et rassemblé ».

« En moins d’une génération, nous avons connu l’effondrement du communisme puis les impasses de l’unilatéralisme », a-t-il dit.

Estimant que le « monde multipolaire », qu’il a souvent appelé de ses voeux, devenait une réalité avec l’accession de la Chine, de l’Inde et du Brésil « au statut de puissances globales », M. Chirac a affirmé que « cette émergence marque la fin de la domination séculaire et sans partage de l’Occident sur le reste du monde ».

« En moins d’une génération, nous sommes passés de la victoire proclamée du libéralisme à la prise de conscience des inégalités criantes qui perdurent sur la plupart des continents, notamment en Afrique, et de la crise écologique qui menace l’humanité tout entière », a-t-il estimé.

Il a affirmé que, « dans ce nouveau monde en gestation (...), la France refuse la fatalité de l’affrontement comme la facilité du laisser-faire ».

Pour lui, la France « porte l’ambition d’un monde réconcilié et rassemblé, capable de prendre en main son destin ».

M. Chirac a aussi dénoncé « la persistance d’une pauvreté extrême dans un monde de plus en plus riche », ce qui constitue à ses yeux « un scandale moral autant qu’une absurdité économique et un risque politique majeur ».

Le président français a enfin appelé l’Iran à suspendre ses activités d’enrichissement d’uranium afin de « rétablir la confiance » et d’engager les négociations avec la communauté internationale, en condamnant « les déclarations provocatrices et inacceptables de certains de ses dirigeants ».

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