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Le chef de l’État Alvaro Uribe devrait, selon les sondages, être réélu dès le premier tour de l’élection présidentielle en Colombie dimanche, mais la popularité croissante du candidat de gauche Carlos Gaviria peut encore réserver des surprises de dernière minute.
Par Jean-Luc Porte
AFP. Bogota. Le jeudi 25 mai 2006
Uribe, un avocat de 53 ans, qui obtient selon les dernières enquêtes 57% d’intentions de vote, a séduit la classe dirigeante colombienne «avec sa politique de main dure» contre la guérilla et le rétablissement de la sécurité dans les grandes villes d’un pays où sévit la guerre civile depuis plus de 40 ans.
Le président a annoncé, en fin de campagne électorale, qu’il poursuivrait sa lutte contre les Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC - guérilla marxiste qui compte 17.000 hommes).
De leur côté, les rebelles qui ont appelé à voter «pour tout autre candidat», réaffirment depuis des semaines que la lutte armée se poursuivra si Uribe est réélu, excluant un échange humanitaire de leurs otages tant qu’il sera au pouvoir.
Ce conservateur de droite, convaincu de devenir le premier président colombien depuis plus d’un siècle à exercer un second mandat, a pendant la campagne refusé tous les débats télévisés avec les cinq autres candidats présidentiels.
Pour être réélu président dès le premier tour, il doit remporter 50% des votes plus une voix.
Bien qu’Alvaro Uribe apparaisse comme le grand favori, son principal opposant, Carlos Gaviria (Pôle démocratique, gauche), a été le seul à mobiliser les foules dans les réunions électorales.
Cet ancien président de la Cour Constitutionnelle est devenu le rassembleur d’une gauche colombienne désunie et le nombre de ses électeurs potentiels a quadruplé en quelques semaines, avec plus de 20% d’intentions de vote selon les sondages.
Devant son ascension, seul phénomène nouveau de la présidentielle, ce Docteur en Droit de 69 ans qui croit «peu aux sondages» (sous une enorme pression, NDEC), affirme qu’il affrontera Uribe au second tour.
«Les manifestations sur les places publiques, comme celle dans le centre de Bogota où se sont réunies dimanche 50.000 personnes venues applaudir Carlos Gaviria, démontrent que nous sommes en pleine progression», a estimé le président du Pôle démocratique, Samuel Moreno.
Horacio Serpa, un avocat de l’opposition libérale de 63 ans, déjà deux fois candidat malheureux en 1998 et 2002 à l’élection présidentielle, arrive en troisième position dans les sondages. Depuis le début de la campagne, les intentions de vote en faveur de ce politicien traditionnel ont en permanence baissé, se stabilisant à 10%.
Trois petits candidats - un ancien maire de Bogota, un ex-ministre de la Justice handicapé à la suite d’un attentat et un médecin anonyme - tous crédités de 0 à 2% d’intentions de vote - participeront également à ces élections.
Avec 2% d’intentions de vote, l’ancien maire de Bogota, Antanas Mockus, 54 ans, candidat du mouvement «visionnaire» et soutenu par «l’alliance sociale indienne», arrive en tête des sondages parmi ces candidats égarés dans les élections présidentielles.
Les votes blancs, nuls et non-valides sont estimés à environ 8% et le taux d’abstension prévu est de 55 à 60%.
Quelque 1.100 municipalités ouvriront dimanche des bureaux de vote afin de permettre à 26,5 millions d’électeurs de désigner le futur président.
Environ 220.000 soldats et policiers ont été mobilisés pour assurer la sécurité des bureaux de vote ainsi que des axes routiers, a annoncé le commandant de l’armée, le général Carlos Alberto Ospina.