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20 de septiembre de 2006

Bush tente en vain de conquérir l’opinion publique arabo-musulmane.

 

Par Joëlle Bassoul
Agence France-Presse.
Le Caire, le 20 septembre 2006

Le discours du président américain George W. Bush, qui s’est érigé en «donneur de leçons» à la tribune de l’ONU, risque d’alimenter l’hostilité des peuples de la région à son égard plutôt que de les conquérir, estiment mercredi journaux et analystes arabes.

«L’opinion publique dans les pays arabes et musulmans se situe ces jours-ci à la droite des régimes. Quel Iranien va écouter le chef du Grand Satan (les États-Unis dans le discours officiel iranien) et renverser son gouvernement ?», note Emad Gad, du Centre Al-Ahram, au Caire, pour les études politiques et stratégiques.

Dans son discours devant l’Assemblée générale de l’ONU, le président américain a cherché à rallier la population iranienne en s’adressant directement à elle et en qualifiant son gouvernement de «principal obstacle» à sa prospérité et à sa liberté.

Il s’est adressé aussi aux Libanais, leur promettant l’aide «du monde pour traiter avec (la question) des extrémistes armés qui sapent votre démocratie en agissant comme État dans l’État», en référence au Hezbollah chiite.

Le quotidien libanais As-Safir a relevé que M. Bush «a consacré une partie de son discours aux Libanais, dont il veut transformer le pays en modèle de démocratie».

«Mais vu ce qui passe en Irak, ce terme veut désormais dire un surcroît de sang, de violence et de guerre civile», dit le journal, sous le titre «Bush s’est transformé en grand inquisiteur chargé de classer le monde entre bons et méchants».

Fustigeant le «donneur de leçons» américain, le quotidien jordanien Al-Arab al-Yawm estime de son côté que «le président Bush ne peut être considéré comme le dirigeant du monde».

«Il a tenté de montrer qu’il (...) appréciait et respectait la volonté de la communauté internationale, mais le fait est que toutes les résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU concernant les crises en Afghanistan, en Irak, au Liban et au Darfour (ouest du Soudan) visent à redresser les torts des guerres que son administration a lancées», ajoute-t-il.

«M. Bush ne se rend pas compte qu’il scie la branche sur laquelle il est assis. Les régimes qu’il attaque peuvent mobiliser l’opinion publique contre lui par une simple campagne médiatique», explique M. Gad.

Le ressentiment anti-américain est déjà fort dans les pays arabo-musulmans, où les guerres en Irak et en Afghanistan, ainsi que le soutien de Washington à Israël, sont vus comme une «croisade» menée par M. Bush et son gouvernement contre eux.

Qualifiant la relation entre Washington et le monde arabo-musulman de «profondément exécrable», l’analyste politique Joe Bahout, basé à Paris, indique que «dans le contexte actuel, certains voudront lier le discours de Bush aux propos du pape» Benoît XVI sur l’islam et la violence, qui ont suscité la controverse.

Il cite en exemple la réaction du guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei, qui a affirmé lundi que la déclaration du pape était le «dernier maillon» en date d’une croisade américano-sioniste contre l’islam.

Le quotidien égyptien Rose al-Youssef, proche du pouvoir, estime que par leurs propos sur l’islam «fasciste et violent», le président américain et le souverain pontife s’étaient placés dans le camps des «irresponsables et des inconscients».

M. Bush, qui avait affirmé en août que son pays était «en guerre contre les fascistes islamiques», a essayé de calmer le jeu mardi en assurant que les États-Unis «respectaient l’islam».

«Mon pays veut la paix. Les extrémistes parmi vous répandent une propagande selon laquelle l’Occident est engagé dans une guerre contre l’islam. Cette propagande est fausse et son objectif est de semer la confusion parmi vous et de justifier des actes de terreur», a-t-il dit.

S’il note qu’«en général, ce discours (de M. Bush) était plus modéré que les précédents sur la région», l’analyste Diaa Rashwan, du centre Al-Ahram, estime cependant que «les populations et même les responsables concernés ne seront pas facilement convaincus par de tels propos».

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