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7 novembre 2005

Brûle l’Ordre mondial et sa Pax néolibérale

Le Haut des Hurlements

 

Les limites de la globalisation, comme on le voit dans les différentes nations, sont plus visibles. Ces derniers jours cela s’est exprimé de différentes manières. Des faits qui ne peuvent pas être pris comme s’ils étaient indépendants les uns des autres, parce on prend le risque de commettre non seulement une grave erreur d’appréciation, mais de se tromper soi même.

Par Leon Bendesky
La Jornada
. Mexico. Lundi, 7 novembre 2005

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A Mar del Plata, à Genève, dans les alentours de Paris, sur les côtes espagnoles, en Irak se produisent des faits significatifs, pas uniques, évidemment, mais bien hors du commun.

La réaction en Argentine contre la visite du président Bush indique pas seulement un état d’esprit face à un personnage politicien peu « attrayant », et qui l’est même chaque fois davantage dans son propre pays. La popularité qui l’a porté à un second mandat à la Maison Blanche s’est détériorée rapidement et fermement, comme l’indiquent les récents sondages d’opinion.

Les démonstrations de rejet dans le cadre du Sommet des Amériques proviennent d’une société usée par des politiques économiques que promeut activement le gouvernement des Etats-Unis et les organismes financiers internationaux. Les mêmes règles de gestion sociale que, pendant de nombreuses années, ont acceptées les gouvernements de la région et qu’ils ont appliqué avec discipline, voire avec enthousiasme. Aujourd’hui, seul le président Fox (Mexique) paraît admettre sans remise en question cette ligne qui encore provoque des crispations, à contre courant de ce qui arrive dans la majorité des autres pays.

Le discours du président Kirchner a été éloquent à ce sujet, et ce n’est pas la première fois qu’il se prononce contre le modèle prédominant de gestion globale. La critique au Fonds Monétaire International est ferme quand il pointe du doigt la facilité qu’a eu le FMI pour octroyer d’importants crédits quand l’économie argentine était au bord de l’effondrement, alors qu’il résiste à soutenir la reprise naissante.

La proposition de créer une zone de libre commerce le long du continent -l’ALCA- ne fonctionne pas. Une fois de plus, Kirchner a dit ce qui est évident, il ne s’agit pas de n’importe quelle intégration, et la divergence est aujourd’hui claire entre les blocs économiques du nord et ceux du sud. Cette affirmation, qui devrait être une observation sur l’expérience mexicaine avec le TLCAN, n’est même pas un motif de doute pour le président Fox, qui défend ce schéma bec et ongles.

Le Président doit savoir que cette économie ne vit pas basée sur une plus grande capacité de production, moins encore sur une productivité croissante et la création de plus emplois. Il doit savoir, également, que la stabilité financière, qui l’occupe tant, est soutenue par les prix élevés du pétrole et l’argent envoyé par des travailleurs qui ont quitté le pays ; c’est, finalement, le corollaire de la stagnation.

En revanche, Fox choisit de promouvoir un accord de commerce de type partiel dans la région, qui n’a d’assise dans aucune stratégie identifiable de politique nationale. Avec cela il met son gouvernement en marge des débats internationaux, comme il l’est déjà dans la gestion interne. Il montre qu’il agit à l’ombre de Bush, que là, il se sent confortable et protégé et qu’il est parvenu à faire du Mexique un pays chaque fois plus petit.

Le sujet de l’ALCA est étroitement lié aux négociations commerciales qui devront aboutir en décembre lors de la réunion ministérielle de l’Organisation Mondiale de Commerce (OMC) à Hong-Kong. Il n’y a pas de signes pour qu’on arrive à un accord de libéralisation, spécialement dans le domaine de l’agriculture. Ainsi, on ajoutera les ratés entre les pays riches et ceux qu’on considère avec euphémisme qu’ils sont en développement. L’échec du "Round de Doha" sera très significatif pour le déroulement des initiatives globales, face au manque d’ajustements, les mesures de protection seront renforcées aussi dans le domaine des produits industriels.

Le développement est ce qui manque à cette région et dans la plus grande partie du monde. Tant l’échec de l’ALCA comme celui de l’OMC mettent en évidence que les conditions économiques vont contre les déclarations politiques. L’Europe, qui n’arrive pas se mettre d’accord sur son propre schéma d’intégration, ou sur des questions politiques comme l’exprime la Constitution (ratée), ou sur l’assignation des subventions agricoles, doit faire face à ces conséquences dans ses propres frontières.

L’immigration est une source de conflits croissants et les troubles en France exhibent les frictions que provoque la marginalisation. Le nouveau gouvernement de Villepin et de son concurrent Sarkozy, ministre des affaires intérieures, est au pied du mur et on ne distingue pas d’alternative viable à l’horizon.

En Espagne, ils sont aussi visibles dans les cas quotidiens de réfugiés qui arrivent, vivants ou morts, sur les côtes. La globalisation est partisane, sert bien à encourager la concentration du capital, mais pas pour constituer de nouveaux schémas d’organisation sociale qui favorisent le bien-être et la coexistence.

Les tendances de l’ordre mondial établi indiquent que les conflits augmentent, que la distribution du pouvoir mondial est très inéquitable et que les leaderships sont chaque fois plus mis en question.

Traduction au français pour El Correo : Estelle et Carlos Debiasi

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