Accueil > Les Cousins > Brésil > Brésil : Premier test pour Lula, 110 millions de Brésiliens vont aux urnes (…)
Un scrutin municipal en guise de premier vrai test électoral pour le gouvernement fédéral du président Luiz Inacio Lula da Silva, à mi-mandat.
Par Associated Press
Sao Paulo, le samedi 2 octobre 2004
Deux ans après le raz-de-marée électoral qui porta l’ancien militant syndicaliste au pouvoir, son Parti des travailleurs espère rééditer l’exploit lors de la désignation des 5562 maires et 52 000 conseillers municipaux. À ce jour, le PT ne compte que 204 maires et 3000 conseillers municipaux, et s’il est bien implanté dans les plus grandes villes, il veut se renforcer au niveau de tous les États.
Une éventuelle défaite dans les municipalités-clés pourrait compliquer les choses pour « Lula » en vue de la présidentielle de 2006.... Tous les projecteurs sont donc braqués sur la plus grande ville du pays, Sao Paulo, dix millions d’habitants, berceau du PT de « Lula », où la bataille s’annonce rude et symbolique : son rival malheureux à la présidentielle, Jose Serra, ancien ministre de la Santé, est donné favori devant la maire PT sortante, Marta Suplicy, devenue plutôt impopulaire. Il faudra sans doute attendre le second tour, le 31 octobre, pour avoir le mot de la fin.
Au niveau national, alors que quelque 400 000 candidats de 30 partis sont en lice, dans l’atmosphère festive et clientéliste propre aux consultations électorales brésiliennes, le résultat du scrutin sera « la première confirmation importante montrant si le gouvernement s’en tire bien ou mal », estime Alexandre Barros, analyste politique.
En 2003, première année de présidence pour « Lula », le pays a connu sa pire récession depuis des années, mais le président est remonté en flèche. Avec sa politique d’austérité, il a même rassuré les investisseurs, qui craignaient qu’il ne plonge l’économie dans une crise durable, renonce à rembourser l’énorme dette brésilienne et dépense trop pour les millions de défavorisés.
En revanche, la lutte contre la pauvreté, cheval de bataille du PT, ne marque pas beaucoup de points, et « des secteurs du parti s’inquiètent que le chemin choisi par Lula ne leur fasse du tort au niveau local », juge Christopher Garman, analyste du cabinet de consultants Tendencias. « Ces élections municipales seront le premier test pour savoir si la politique de l’administration rapporte des dividendes politiques au parti ».
Si le PT se renforce dans le pays, cela risque de renforcer aussi dans la foulée le soutien à « Lula », au Congrès et au niveau régional, lui facilitant la tâche pour 2006. « Cela pourrait être un raccourci vers un second mandat », estime Christopher Garman.