Autophagie : les épargnants se font entendre sur la restructuration de la dette argentine :

Les Argentins détenteurs de titres du Trésor de leur pays refusent les modalités de restructuration de la dette nationale proposées par le gouvernement, selon deux de leurs associations de défense. Le gouvernement argentin a offert en septembre de reprendre le remboursement de sa dette, suspendu depuis décembre 2001, à la condition que les investisseurs acceptent une réduction de 75% de la valeur de leur créance.

Le sacrifice demandé aux investisseurs en titres argentins "est abusif pour les particuliers", alors qu’on "n’a pas serré la vis aux organismes internationaux". Ces derniers "sont responsables de cette crise mais, en dépit de tout, on va les payer", a dénoncé Marta Zurbano, de l’Association des épargnants de la République argentine (AARA), dans un entretien publié par le quotidien La Nacion (opposition).

De son côté, le responsable d’une association de détenteurs lésés de la dette, Pierino Garrafa, a estimé qu’il était "logique de ne pas accepter" la perte sur capital de 75% réclamée par le gouvernement. "Il n’est pas plus raisonnable" d’accepter d’attendre 42 ans pour retrouver son investissement initial, comme l’a proposé Buenos Aires. M. Garrafa a révélé que 74 particuliers argentins avaient engagé une action contre leur gouvernement devant les tribunaux américains.

Environ 40% de la dette argentine en défaut est entre les mains d’investisseurs argentins, en premier lieu des banques et des caisses privées de retraite. Deux millions d’Argentins possèdent des titres en défaut.

El Correo, 4 novembre 2003