Portada del sitio > Imperio y Resistencia > « Gringolandia » (USA) > Au sommet de son impopularité Bush remanie son cabinet.
Par Laurent Lozano
Agence France-Presse. Washington, le mardi 28 mars 2006
George W. Bush a procédé mardi à un remaniement de l’état-major de la Maison-Blanche, réclamé par une partie de sa majorité inquiète de l’impopularité persistante du président américain, en nommant un nouveau secrétaire général, poste clé de l’administration.
M. Bush a annoncé avoir accepté la démission d’Andy Card, qui est remplacé par le chef des affaires budgétaires de la Maison-Blanche, Joshua Bolten.
Reste à savoir l’effet de ce changement, minimisé comme purement technique par des experts politiques. L’opposition démocrate, elle, a dénoncé un «réarrangement des chaises sur le pont du Titanic», selon les mots du sénateur Charles Schumer.
M. Bush, visiblement très ému, a expliqué, en présence de MM. Card et Bolten, que son secrétaire général était venu le voir récemment pour lui dire qu’il était «peut-être temps de retourner à la vie privée».
La Maison-Blanche n’a pas fourni d’autre explication. Le porte-parole de l’administration, Scott McClellan, a appelé à ne pas «analyser à outrance» la nouvelle. Le fait que des changements interviennent après plus de cinq ans de présidence «ne devrait surprendre personne», a-t-il dit.
Une partie de la majorité républicaine pressait depuis quelque temps M. Bush, au plus bas dans les sondages, d’injecter du sang neuf dans une administration considérée comme à bout de souffle et d’idées. Cela paraissait d’autant plus nécessaire que la majorité républicaine dans les deux chambres du Congrès affronte en novembre des élections parlementaires incertaines.
Moins de 40 % des Américains approuvent aujourd’hui l’action de leur président.
M. Bush est confronté à des affirmations d’indépendance de plus en plus fortes de la majorité républicaine au Congrès. Or le secrétaire général joue un rôle crucial non seulement pour organiser l’agenda du président mais pour assurer la liaison avec les parlementaires.
M. Card, un vétéran des administrations Reagan et Bush père, assumait cette tâche depuis le premier jour de la présidence Bush en janvier 2001.
M. Bush lui a rendu un hommage appuyé et a assuré qu’il resterait «à jamais (son) ami».
Il a aussi estimé que «personne n’était mieux préparé pour ce poste important» que M. Bolten, 50 ans, qui fut secrétaire général adjoint de 2001 à 2003 et qui connaît bien les rouages de la présidence américaine. M. Bolten est membre d’un groupe de rock de la Maison-Blanche.
M. Bush a invoqué sa «grande expérience» acquise au Capitole, à Wall Street, aux postes de secrétaire général adjoint de 2001 à 2003 et, depuis, de directeur du bureau des affaires budgétaires. «C’est un expert des questions budgétaires et de notre économie», a déclaré le président qui a fait de la «prospérité» l’une des deux priorités de son mandat, avec «la guerre contre le terrorisme».
M. Bush a cité ces deux priorités au moment du passage de témoin entre MM. Card et Bolten.
Le président de la Chambre des représentants, le républicain Dennis Hastert, a dit se réjouir de continuer à travailler avec M. Bolten «dans son nouveau rôle».
«Comme dit le proverbe, vous pouvez mettre du rouge à lèvres à un cochon, cela reste un cochon», a contredit une porte-parole du Parti démocrate, Karen Finney.
Les démocrates font valoir que M. Bolten a eu une part prépondérante dans les échecs de l’administration et qu’il est un adepte du secret érigé en mode de gouvernement à la Maison-Blanche.