Au moins 5 militaires et un civil tués en Colombie

Agence France-Presse
Bogota

Au moins cinq militaires colombiens et un civil ont été tués par l’explosion d’une voiture piégée au passage d’une patrouille de l’armée dans le département d’Arauca, dans le nord-est de la Colombie, selon des sources officielles.

Au moins neuf soldats ont également été blessés, dont certains grièvement, au cours de cet attentat qui est survenu près de Tame, à 300 km au nord-est de Bogota, a précisé à l’AFP un responsable de la 18ème brigade de l’armée qui a requis l’anonymat.

La région d’Arauca, riche en pétrole, fait partie des «zones spéciales» placées sous contrôle militaire dans le cadre de l’état d’exception, instauré le 12 août dernier par le président Alvaro Uribe pour accentuer le combat anti-guérilla. Elle a déjà été frappé quatre fois ce mois-ci par des attentats à la voiture piégée.

«Les militaires effectuaient une mission de fouille et de contrôle dans une zone rurale» et appartenaient à la Force de réaction rapide (Fudra, unité d’élite anti-guérilla), selon la XVIIIe brigade.

Un responsable du gouvernement provincial a indiqué qu’une enquête était en cours pour déterminer si le civil tué était le conducteur du véhicule piégé ou un paysan qui passait près du lieu de l’attentat.

Les soldats blessés ont été transportés dans les hôpitaux du département.

L’attentat n’a pas été revendiqué mais les autorités locales suspectent les deux principaux mouvements de guérilla: les Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC, marxistes) et de l’Armée de libération nationale (ELN, extrême gauche), particulièrement actifs dans le département d’Arauca, frontalier du Venezuela.

Pour rétablir l’ordre dans cette région après une nouvelle vague de violence qui a fait 91 morts depuis le 1er janvier, Alvaro Uribe veut intensifier la lutte contre les rebelles et prône l’intervention d’une force multinationale.

C’est aussi dans cette région que l’ELN a enlevé mardi dernier deux journalistes du Los Angeles Times, la Britannique Ruth Morris et le photographe américain Scott Dalton.

La guerre civile en Colombie s’est traduite par un bilan de plus de 200 000 morts depuis 1964, avec une moyenne de 3000 enlèvements de civils par an et 2,7 millions de personnes déplacées par la violence.