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17 de marzo de 2013

Au Venezuela, qui y a t-il derrière la campagne de droite

por Guillermo Almeyra *

 

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La campagne électorale vénézuélienne se livre sans exclusion aux coups bas. Capriles insulte la famille de Chavez et le gouvernement en disant qu’ils savaient que le président était mort avant, à l’étranger, et l’ont caché, feignant la douleur quelques jours après le corps déjà embaumé et la succession réglée, et il insulte aussi le peuple vénézuélien en le considérant manipulable par des cyniques, alors qu’au contraire il donne une démonstration extraordinaire de maturité politique et de mobilisation quand des millions d’hommes et femmes de tous les âges ont fait la queue pendant six heures ou plus et ont défilé pendant six jours sereinement, calmement, sûrs de la valeur de leur présence et confiants dans la solidité du processus démocratique révolutionnaire dans lequel ils jouaient le rôle principal. Nicolás Maduro n’hésite pas à recourir pour sa part à des arguments machistes les plus arriérés en suggérant que Capriles est homosexuel, comme si c’était un crime, puisqu’il ne lui semble pas suffisant qu’il soit ultraréactionnaire et putchiste.

La brutalité de la campagne exprime simplement, malheureusement, que le Venezuela semble vivre les derniers affrontements politiques dans le cadre constitutionnel. En effet, si la droite perdait les élections d’avril – comme elle va les perdre inévitablement parce que Chavez, comme le Cid, gagnera une autre bataille après sa mort - elle n’aura pas une autre option active et praticable dans l’immédiat que la conspiration conjurée avec une aide étrangère, parce que sa haine élitiste est telle et sa perte de force populaire sera telle ( ce qui s’aggravera avec la perte de l’arme de Globovision), que l’alternative de la conspiration semble être seulement une tentative désespérée ou son désarroi politique, avec l’espoir de profiter des contradictions internes dans le gouvernement et dans l’establishment chavistes.

Le bon sens le plus élémentaire et l’expérience historique nous disent donc que dans ces moments mêmes tant les secteurs ultraréactionnaires que les multiples services US et Israéliens présents au Venezuela analysent en détail à des fins conspiratrices et putschistes chaque officiers des forces armées, à chaque membre de la bolibourgeoisie, chaque fonctionnaire corrompu ou corruptible. C’est pourquoi le gouvernement vénézuélien a expulsé deux fonctionnaires (militaires) de l’ambassade des États-Unis et réaffirme qu’il est disposé à défendre avec les armes la démocratie et le processus bolivarien. Ce n’est pas pour rien que le même gouvernement insiste pour en appeler au patriotisme des membres des forces armées puisqu’il sait qu’il n y a pas longtemps, une partie des dirigeants ont participé à un coup d’etat civil - militaire appuyé par les États-Unis et l’Espagne et qu’une autre partie des mêmes, jusqu’alors chavistes modérés, se sont retirés des cadres supérieurs ou ont été remplacés pour des divergences avec décisionnisme verticaliste de Hugo Chavez.

La grandeur du triomphe électoral n’est pas une garantie contre le coup d’Etat. Perón en 1952 a gagné avec une proportion de votes supérieure à celle de sa première présidence mais en septembre 1955 a été renversé par un coup de la Marine et de l’Aviation qu’il aurait pu écraser sans problèmes en appelant les soldats à arrêter les putschistes officiels et en armant les ouvriers. L’oligarchie a triomphé alors à cause de la lâcheté de Perón (qui craignait plus les péronistes ouvriers en armes que les putschistes militaires) et de la lâcheté des ministres, qui avaient été choisis parmi les loyaux médiocres, et les bureaucrates syndicaux serviles. Mais le Venezuela de 2013 n’est pas l’Argentine de 1955 et l’environnement latinoaméricain est totalement différent, Chavez n’a jamais été lâche comme Perón (qui a renoncé deux fois, en 1945 et en 1955, pour sauver sa vie), les ministres chavistes ont une autre griffe et stature morale et, surtout, est toute autre l’histoire et la composition sociale des ses forces armées, surtout de celles de terre et de la Marine. À la différence de celles de l’Argentine, qui étaient surtout le refuge pour des deuxièmes couteaux de l’oligarchie et la marche d’ascension sociale pour les enfants de la moyenne petite bourgeoisie, les forces armées du Venezuela ont été méprisées par l’oligarchie locale et en revanche ce fut un élément de promotion pour des secteurs populaires, même noirs, mulâtres ou zambo (métis de noirs et d’amérindiens), comme Chavez, influencés par le nationalisme et, en partie, par l’anti-impérialisme. À la différence de ce qui est arrivé en Argentine, où l’État et l’oligarchie ont été construits sur la base de l’armée qui a détruit les chefs fédéraux, a tué les peuples originaires et leur a volé ses terres pour construire des grandes propriétés rurales et a fini par détruire le Paraguay ; derrière les militaires chavistes, il y a l’expulsion de la dictature de Pérez Jiménez, l’influence des groupes de guerilleros socialistes, le traumatisme du Caracazo, les victoires successives électorales de Chavez et particulièrement la pression d’un grand mouvement sûr et victorieux des masses. Bien que Maduro ne parle même pas des Missions, des Communes ni du pouvoir populaire parmi les piliers du chavisme-postChavez, ces forces sont là et sont la garantie principale du processus. Parce qu’existent des secteurs du gouvernement et de l’appareil influencés par la corruption et ayant des liens avec la bolibourgeoisie mais chez le peuple cette cicatrice n’existe pas et il y a, en revanche, une grande soif d’égalité, de démocratie.

La droite - et les États-Unis derrière elle - se sont jetés dans une campagne électorale où ils veulent faire tout faire voler en éclat, en retirant le plus tôt possible et avec scandale la candidature de Capriles pour préparer un putsch et une éventuelle intervention étrangère (ou l’appui du Pentagone aux insurgés). Des secteurs conservateurs et timorés du chavisme malgré cela cherchent à être conciliants avec eux ou même deviennent leurs complices passifs. Mais là, ils sont en face d’eux les germes du pouvoir populaire et les chavistes civils et militaires jacobins, dans une alliance de fait. C’est pourquoi, bien que le terrain de lutte soit pour l’instant l’électoral, il faut se préparer à d’autres scenarios.

Guillermo Almeyra pour La Jornada du Mexique.

La Jornada. Le Mexique, le 17 mars 2013

Traduit de l’espagnol pour El Correo par : Estelle et Carlos Debiasi

El Correo. Paris, le 17 mars 2013.

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