Accueil > Empire et Résistance > Union Européenne > France > « Athènes hier, Paris, l’Europe, demain » Effet grec frappe à la porte de (…)
Par Fausto Triana
PL. Paris, le 18 décembre 2008.
La crainte de révoltes en France a gagné en intensité à cause de la situation économique sensible que traverse le pays, au moment où les autorités s’apprêtent à prendre des mesures en prévision d’un effet dominos des événements qui surviennent en Grèce.
La situation sur les terres helléniques où les jeunes tiennent le rôle principal a mis en état d’alerte le gouvernement conservateur français et la ministre de l’Intérieur Michèle Alliot-Marie, elle-même, a exprimé son souci à ce sujet.
Surtout parce qu’il y a déjà eu en France des précédents assez explosifs, avec les journées où des centaines de voitures ont été incendiées à la fin 2005 après la mort de deux adolescents, électrocutés accidentellement alors qu’ils fuyaient la police.
En Grèce, le décès de l’étudiant Alexis Grigoropoulos fut le détonateur des protestations, comme dans les « banlieues » parisiens (où vivent plus de neuf millions de personnes) le détonateur avait été des jeunes d’origine africaine [exclus de la société pour des raisons ethniques, sociales et économiques].
Ce qui a commencé à Athènes s’étend avec des ramifications dangereuses dans une Europe, qui s’enfonce dans la récession économique, et avec des mesures peu convaincantes pour freiner les flux migratoires et n’offre pas de perspectives encourageantes à court terme.
En fait, les manifestations dans de nombreuses villes françaises contre des réformes de l’éducation, avec un accent particulier dans les lycées, ont eu un parfum de défi envers l’administration de Nicolas Sarkozy.
Avec l’appui ouvert des partis de gauche, les jeunes et les dirigeants syndicaux ont serré les rangs et ont obligé l’impopulaire ministre de l’éducation, Xavier Darcos, à repousser à 2009 la discussion de la réforme.
Les syndicats ont aussi fait appel à une grève générale pour la fin janvier, en rejet de tout un paquet de réformes qui de leurs points de vue mettent en danger les acquis sociaux des travailleurs français.
La crainte de contagion avec la Grèce a mené la ministre de l’Intérieur Alliot-Marie à se projeter dans le temps, en prévoyant un schéma complexe dans l’organisation du sommet de l’OTAN programmé en France pour avril 2009.
Dans la très prestigieuse et rebelle université de La Sorbone de cette capitale est apparue une phrase menaçante peinte sur ses murs : « Athènes hier, Paris, l’Europe, demain ».
Une atmosphère de mécontentement est perceptible chez les jeunes des « banlieues », résidents dans les quartiers de la périphérie de Paris et d’autres villes françaises importantes, marqués par la précarité du travail, les menaces sur l’éducation et les difficultés de logement.
Pour le quotidien Le Monde, l’intérêt pour les événements de Grèce doit être regardé plus qu’avec respect, comme une mise en garde de quelque chose qui peut se répéter sur le Vieux Continent, et en particulier en France.
Traduit de l’espagnol por El Correo par : Estelle et Carlos Debiasi