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Avec la nécessité de commencer à concrétiser les annonces de leurs présidents, les ministres d’Économie de l’Argentine, Brésil et Venezuela se réuniront aujourd’hui à Buenos Aires. Dans le programme abordé par Robert Lavagna avec le brésilien Antonio Palocci et le vénézuélien Nelson Merentes, il y a la création projetée d’une banque sud-américaine, qui peut financer des travaux d’infrastructure projetés au niveau régional.
La réunion entre les responsables économiques de ces trois pays qui ont les principaux PIB d’Amérique du Sud s’est décidée lors de la rencontre du 9 mai dernier, au Brésil, avec Néstor Kirchner, Lula Da Silva et Hugo Chávez. "À cette occasion, les présidents sont tombés d’accord sur la nécessité d’avancer dans l’union physique des pays, sur la création d’un « anneau » énergétique et le financement des travaux", a rappelé le sous-secrétaire d’Intégration de Chancellerie, Eduardo Sigal.
Selon le fonctionnaire, il y a plusieurs lignes d’action pour traduire dans des faits ces aspirations. Outre ce chapitre à caractère économique, le responsable de la Planification Fédérale, Julio de Vido, ira aujourd’hui au Pérou, pour analyser avec les ministres de l’Énergie de la région, ce qu’on appelle l’ "anneau énergétique", un réseau de gazoducs qui permettrait de gérer les situations d’urgence.
Ici, à Buenos Aires, le plus grand défi de Lavagna, Palocci et Merentes sera de trouver une formule nouvelle pour financer ce type de travaux, puisqu’actuellement toute la région supporte le poids d’un fort endettement avec les organismes multilatéraux dont le siège est à Washington, comme le FMI, la Banque Interaméricaine de Développement (BID) et la Banque Mondiale.
Une alternative évoquée par les présidents, est la création d’une sorte de banque sud-américaine, qui absorbe une partie des larges réserves monétaires que possèdent actuellement les trois économies. "L’idée est de voir comment faire pour que cet argent soit utilisé au bénéfice de nos pays", il a raisonné Sigal.
Dans les réunions entre diplomates, le schéma le plus abouti pour atteindre cet objectif insère à la Corporation Andine de Promotion (CAF), qui siège à Caracas ; et le Fonds Financier pour le Développement de la Cuenca du Plata (Fonplata), que forment l’Argentine, le Brésil, le Paraguay, l’Uruguay et la Bolivie. De toute façon, il reste beaucoup de terrain à parcourir. Parce que la CAF - le bras financier de la Communauté Andine de nations - a ouvert son capital récemment à une vingtaine de pays, dont l’Argentine et le Brésil, mais aussi l’Espagne et le Mexique. Cet organisme, en outre, accumule un patrimoine de 5.000 millions de dollars, très éloigné des maigres 350 millions qu’affiche le Fonplata.
Selon des sources officielles, les ministres consacreront une partie du temps à analyser la situation du BID, puisque son actuel titulaire, Enrique Iglesias (celui qu’on appelée un "ami de la région"), a annoncé qu’il laissera son poste en septembre. Le Brésil a déjà avancé qu’il veut le poste pour Joao Sayad. Mais très près de Lavagna - qui lui a aussi été nommé comme candidat - ont dit que le sujet est négociable.
L’arrivée de Palocci (à Buenos Aires), d’autre part, ravivera les négociations entre les deux plus grands partenaires du Mercosur. Lavagna le recevra à nouveau demain avec un agenda spécifique, dans lequel les plus grandes questions sont de savoir si le Brésil répondra finalement à la proposition argentine pour appliquer des mécanismes de correction à des asymétries éventuelles dans le commerce bilatéral.
Traduction libre et non officiel de l’espagnol pour El Correo de : Estelle et Carlos Debiasi
Clarín. Buenos Aires, 13 mai le 2005