Après l’incident Greenpeace les ONG sont interdites dans les briefings à Cancun

Agence France-Presse
Cancun, jeudi 11 septembre 2003

Greenpeace perturbe un point de presse à Cancun

Des militants de Greenpeace ont perturbé jeudi un point de presse de la délégation américaine à la conférence de l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC) à Cancun en jetant des grains de maïs transgénique en direction des responsables américains.

Au moment où le représentant adjoint américain pour le commerce, Peter Allgeier, allait prendre la parole, le directeur de Greenpeace Mexique, Alejandro Calvillo a pris la parole pour lire un tract exigeant « la défense du maïs mexicain face à la contamination imposée par le maïs génétiquement modifié venant des États-Unis, de (la firme) Monsanto ».

L’organisation écologiste entendait protester contre la politique agricole américaine à l’occasion de l’entrée en vigueur du protocole de Carthagène sur la biosécurité, un accord qui permet à un État de s’opposer à l’importation d’un organisme génétiquement modifié (OGM) au nom du principe de précaution. Les États-Unis n’ont pas signé ce protocole.

Sous la huée des journalistes américains, dont certains n’ont pas hésité à traiter les écologistes de « fascistes », un groupe de militants a distribué des tracts, d’autres ont exhibé des pancartes disant « l’OMC tue les agriculteurs », en référence au suicide la veille d’un paysan sud-coréen à Cancun.

Le secrétariat de l’OMC a décidé jeudi soir d’interdire désormais la présence des représentants des ONG (organisations non gouvernementales) aux briefings de presse organisés dans le centre de conférence de Cancun à la suite d’un incident provoqué le même jour par Greenpeace.

« À la suite d’un incident aujourd’hui, les ONG ne peuvent plus assister aux briefings de presse », indiquent les panneaux électroniques sur lesquels s’affichent en permanence les annonces de conférence de presse au Centre des conventions où se tient la conférence ministérielle de l’OMC.

Des militants de Greenpeace ont perturbé jeudi un point de presse de la délégation américaine, en jetant des grains de maïs transgénique en direction des responsables américains. Les activistes avaient été pris à parti par les journalistes présents, notamment des représentants de la presse américaine.

« Ma responsabilité est de fournir aux journalistes, qui sont soumis à une forte pression, un environnement de travail qui leur facilite la tâche », a commenté Keith Rockwell, le porte-parole de l’OMC.